10.9.2024, Noémi Massard / Crédit photo: Shutterstock
La FRC a profité de l’été pour interroger des adeptes de ce moyen de transport qui séduit bien plus que les seuls étudiants. Des expériences inspirantes pour les prochaines vacances.
Au début des années 2000, l’aviation à bas coûts a failli avoir raison de l’existence même des lignes de trains de nuit. Mais loin de disparaître, l’offre a réapparu et continue de s’élargir peu à peu, faisant de plus en plus d’adeptes. La plupart choisissent cette manière de voyager afin d’éviter l’avion et de limiter leur bilan carbone, mais aussi pour gagner du temps et économiser des nuits d’hôtel.
D’Istanbul au cercle arctique, des Pays-Bas à la Pologne, de Venise à Édimbourg, les nouvelles destinations en partant de la Suisse (ou tout à proximité) sont variées et dépaysantes. Plusieurs compagnies régionales se sont spécialisées: l’autrichienne Nightjet, qui couvre l’Europe centrale mais dont certains départs se font depuis Zurich et Bâle, Intercity Notte en Italie avec des départs depuis Milan ou Turin, ou Caledonian Sleeper en Écosse, avec des départs depuis Londres. Comme chacune a des wagons et un système de réservation particulier, il n’est pas toujours simple de s’y retrouver. Des habitués des voyages nocturnes livrent leurs conseils pratiques pour tenter l’aventure.
Public | À qui convient cette manière de voyager?
Les férus de voyages nocturnes qui ont témoigné répondent en cœur: «Tout le monde»… ou presque.
- Les personnes grandes ou grosses, avec problèmes de dos ou de mobilité, vont avoir du mal à s’accommoder de la taille des couchettes et de la gymnastique parfois nécessaire pour y grimper ou pour naviguer dans les wagons.
- Les personnes à l’immunité compromise doivent faire attention. On ne choisit pas ses voisins et on ne sait pas avec qui on va partager sa nuit avant que le train ne parte (à moins d’avoir réservé un compartiment entier).
- Les personnes au sommeil sensible ne passeront pas une nuit des plus reposantes. Il faut accepter un confort compromis, qui s’apparente à une nuit en camping. Des inconvénients vite oubliés quand le dépaysement saisit au réveil.
Destination | Où aller pour un premier voyage?
Amsterdam, Berlin, Hambourg, Ljubljana ou le Sud de l’Italie ont été conseillés par nos voyageurs aguerris. Mais de nouvelles destinations s’ajoutent chaque année – et la liste est longue – et invitent à l’exploration (lire encadré ci-dessous). En partant depuis la Suisse (principalement Bâle ou Zurich), ou depuis Milan pour l’Italie, les globe-trotteurs peuvent atteindre des villes lointaines avec un ou plusieurs trains d’affilée.
État d’esprit | Les charmes du train de nuit
Ne pas devoir prendre l’avion est le premier critère. Par choix écologique, mais aussi par peur de l’avion ou du stress des aéroports. Le fait que le train de nuit arrive directement au centre-ville et fasse économiser une nuit d’hôtel et le transport depuis l’aéroport font aussi partie des motifs qui ont été relevés dans les témoignages.
Sentir le déplacement, la distance parcourue et les rencontres avec d’autres voyageurs qui partagent les mêmes valeurs sont les atouts qui ont charmé celles et ceux qui continuent à opter pour ce type de transports. Une de nos nomades qui a parcouru la Chine, l’Iran, la Mongolie et la Russie en train conseille même les wagons de 3e classe: oui, ils comportent 50 couchettes, mais sont idéaux pour les rencontres… et la nourriture à bord y est délicieuse, contrairement aux trains européens.