22.7.2021, Aude Haenni
Marcher sur la Lune, c’est surfait. Désormais, on mange ses emballages dans l’espace.
Afin de limiter les déchets à bord de la Station spatiale internationale, l’équipage a embarqué avec lui fin avril des couvercles en pain de Gênes et des trousses tapissées de madeleines et de pain d’épice. Autant d’aliments sélectionnés pour leurs propriétés mécaniques et qui, avouons-le, donnent bien plus envie de croquer dedans qu’une vaisselle comestible fabriquée à partir de blé et d’eau ou d’algues…(A ce propos, si vous n’avez pas encore lu notre article sur les alternatives aux pailles en plastique, on vous le recommande.)
Car c’est aussi là que réside l’avancée technologique des emballages comestibles. Des contenants écologiques qui, par la même occasion, nous régalent, parole d’épicurienne!
Des tasses de café en biscuit
Ces initiatives-là sont encore rares, mais certaines émergent. Notamment celle de Mélanie Lemmens, chocolatière belge, qui a planché sur un calage en chocolat dans ses boîtes de pralinés afin d’éviter le plastique. Ou celle de Twiice, une entreprise familiale néo-zélandaise qui propose des tasses en biscuit, garanties sans fuite! Avec ses huit millions de cafés consommés chaque année, même Air New Zealand a été titillée par l’expérience.
Plus proche de chez nous, il y a Crrsp. Basée à Lausanne et Genève, l’équipe propose des sandwichs croustillants, misant sur des produits sains, locaux et responsables. Le hic dans cette affaire: le packaging. «Il nous fallait remettre en question ce point faible inhérent au take-away, raconte Vincent Ledoux, cofondateur. A force de recherches, nous avons trouvé une société aux Pays-Bas qui propose non seulement des feuilles de dessert comestibles, mais aussi des versions salées.»
Un emballage en champignon
L’expérience Crrsp, nommée comme telle sur son site, élimine le pain du décor. Celui-ci est remplacé par des palets de riz, enrobés dans cette fameuse feuille comestible. Verdict: la texture est un peu caoutchouteuse, mais le goût est neutre. Et elle remplace le papier à merveille. Certes, l’encas est encore vendu dans une boîte en carton, un package en fibre de champignon pourrait s’y substituer. Non mangeable, mais compostable (pour autant que la commune l’accepte). Un petit pas pour l’Homme, mais un grand pas pour l’humanité?