3.7.2018, Robin Eymann / Prendre de la hauteur devient accessible, si la météo le veut bien. Photo: shutterstock.com
Wingly est un nouveau venu dans le monde de l’économie de partage. Les points à considérer.
Profiter d’un vol touristique à tarif raisonnable, c’est ce que proposent Wingly, Flytclub et Coavmi. L’idée: permettre aux pilotes amateurs qui doivent faire leurs heures de vol de partager les coûts avec des clients. Mais le concept peut interpeller. Zoom sur Wingly, leader en Suisse romande.
EST-CE LÉGAL? | Selon la réglementation européenne (dont la Suisse), le coavionnage est permis pour les avions de max. 6 places, pour autant que les frais directs soient partagés et que le pilote n’en retire aucun bénéfice.
QUEL PRIX? | Wingly tient à jour une base de données qui recense le coût estimé pour tel ou tel vol. Un signal d’alarme s’allume si le prix est trop élevé et le pilote est contacté pour être sûr qu’il n’y a pas d’erreur. Jusqu’ici, un seul a été exclu pour des prix excessifs répétés. Des différences peuvent varier si le pilote est propriétaire ou s’il loue l’avion: dans le premier cas, seuls les coûts directs (essence et taxes d’atterrissage) sont partagés. S’il est locataire, l’entier des coûts.
QUELLE SÉCURITÉ? | Tous documents utiles (licence, carte d’identité, certificat médical) des pilotes sont transmis à Wingly et chaque profil est vérifié. Le nombre d’heures sur et hors plate-forme est indiqué. Pour rappel, il faut avoir volé 45 heures pour obtenir sa licence, et comptabiliser 12 heures par an pour la conserver. A notre demande, Wingly a indiqué que l’information serait améliorée pour que le client comprenne mieux si le nombre d’heures de vol est suffisant. Selon eux, on peut considérer qu’un pilote vole beaucoup à partir de 30 heures par an. Et qu’avec 200 heures, il est aguerri. Le pilote doit envoyer une preuve de licence tous les deux ans et des contrôles ponctuels sont réalisés auprès de chacun. En cas de mauvaise note ou de commentaire négatif, la plate-forme procède à une vérification. Le prix comprend une assurance: en cas d’accident, les frais médicaux sont payés. Une assurance RC couvre le surplus jusqu’à hauteur d’un million d’euros. En cas de décès, l’ayant droit (le conjoint p. ex.) pourrait choisir entre recevoir 115 000 euros tout de suite ou attendre le résultat de l’enquête et recevoir jusqu’à un million d’euros de l’assurance.
QUE DU LOISIR? | Il est tout à fait possible d’utiliser Wingly pour un voyage d’affaires. Certes, le pilote n’a pas le droit de partager les frais du vol retour à vide. Néanmoins, les prix ne sont pas forcément avantageux comparés à ceux des compagnies classiques. L’option est à considérer comme une solution de secours parmi d’autres si vous êtes coincé… Il faut aussi avoir en tête que la météo peut faire des siennes. A titre d’exemple, la grève de la SNCF en France n’a pas fait décoller le coavionnage.
ANNULATION? | Le vol peut être annulé jusqu’à 48 heures avant par le passager (à moins que le pilote n’accepte un délai plus court). En revanche, le pilote peut annuler jusqu’au dernier moment. Dans ce cas, le passager est intégralement remboursé. Selon l’Office fédéral de l’aviation civile, le droit à une indemnisation en cas d’annulation ou de retard ne s’applique pas là.
Cet article est paru dans FRC Mieux choisir sous le titre «Economie de partage: plus près des cieux pour pas cher»