1.2.2024, Laurianne Altwegg
Régulièrement décriée pour sa contribution à la déforestation et son impact sur la biodiversité, l’huile de palme n’a plus la faveur de nombreux consommateurs. Certains se tournent vers des produits contenant de l’huile de coco comme alternative.
Cultivé depuis des siècles, le cocotier n’est en soi pas néfaste à l’environnement. Il offre traditionnellement un revenu à de nombreux agriculteurs dans le cadre de petites exploitations diversifiées, en particulier aux Philippines qui est le premier producteur mondial.
Tout comme pour l’huile de palme, le problème ne réside pas dans la plante mais dans la demande croissante du marché pour des matières grasses végétales bon marché. Elle pousse à intensifier la production et multiplier les monocultures de cocotiers. Or ce type d’exploitations impliquant l’emploi massif de produits chimiques est source de déforestation et de conditions de travail abusives; elle aggrave ainsi la disparition de la biodiversité.
Des solvants pour maximiser le rendement
En outre, le rendement d’un cocotier étant bien inférieur à celui d’un palmier à huile (0,7 tonne d’huile de coco à l’hectare contre 3 tonnes pour celle de palme), remplacer l’un par l’autre serait pire du point de vue environnemental.
Enfin, l’huile de coco utilisée dans les produits industriels n’est pas un produit vierge extrait à froid, mais de l’huile de pulpe de coco séchée – ou coprah – au mode de production polluant et énergivore. Des solvants sont mêmes utilisés pour maximiser le rendement. Devant être épurée et raffinée pour être consommable, elle n’a plus ni goût ni qualité nutritionnelle. Reste que les industriels l’adorent pour l’onctuosité qu’elle amène au produit à moindre coût. Surtout, elle a meilleure réputation que l’huile de palme pour l’instant, donc nombreux sont ceux qui font le choix de la remplacer par la coco dans leurs recettes. Car oui, ils peuvent l’appeler coco: la loi n’oblige pas à préciser «coprah» sur l’étiquette…
Notre conseil: évitez l’huile de coco/coprah dans les produits industriels!
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Pour aller plus loin
- Documentaire de France 5 (52′, 2017): Noix de coco le fruit du paradis?
- Emission A Bon Entendeur, RTS (2018): Eau et huile de coco, au-delà du marketing!
- Article de The Guardian (2017, anglais): High-fat oil and low-paid farmers: the cost of our coconut craze
- Association Rettet den Regenwald e.V. (allemand): Kokosöl – Keine gute Alternative zu Palmöl
- Statistiques de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture FAO: FAOSTAT
- Etude du WWF (2016, allemand): Auf der Ölspur – Berechnungen zu einer palmölfreieren Welt
- Rapport de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement UNCTAD (2020, anglais): Assessment Of Organic Certification In The Coconut Oil Value Chain In The Philippines
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