Étiquetage

Du neuf dès mai 2021 sur les emballages

Ce printemps voit fleurir des nouveautés concernant les étiquettes. Tour d’horizon.
Alimentation Emballages et étiquetage

Archive · 04 mai 2021

Les nouvelles règles d’étiquetage du droit alimentaire et des objets usuels s’appliquent depuis le 1er mai, après quatre longues années de délai transitoire. Les entreprises ont peaufiné les descriptifs de produits et introduit des logos supplémentaires.

ÉTIQUETAGE NUTRITIONNEL
Plus de six ans après l’Union européenne, la déclaration nutritionnelle devient aussi obligatoire en Suisse. En parallèle, le Nutri-score fait peu à peu son apparition sur les denrées. Un mouvement accéléré par la décision de Migros d’étendre le système aux articles de ses marques propres d’ici à 2025. Le Nutri-score servant à comparer des produits semblables de différentes marques, la FRC et ses consoeurs alémanique et tessinoise SKS et ACSI ont demandé aux fabricants l’ayant adopté en France ou en Allemagne s’ils comptaient l’introduire ici. Oui, répondent Alpro, Bofrost, Brossard, Fleury Michon, Harry et McCain. PepsiCo: snacks salés uniquement. Barilla, Unilever et Goûters magiques sont moins enclins à informer les Suisses, alors que de petites entreprises, à l’image du fabricant helvétique de pâtes Bschüssig, montrent plus de transparence.

BIEN-ÊTRE ANIMAL
De nombreux labels durables intègrent des critères de bien-être animal, mais ils ne permettent pas de comparer tous les produits du rayon. D’où l’intérêt des deux nouveaux logos gradués de Lidl et Migros. Celui du hard discounter, pour sa part, propose un indicateur à quatre niveaux pour la viande fraîche. Une évaluation créée par la Protection suisse des animaux qui intègre divers critères, allant de la santé des bêtes au contrôle des agriculteurs et de leur rémunération en passant par le transport et l’abattage. L’étiquette M-Check de Migros mise, elle, sur une échelle de cinq étoiles. La Haute Ecole agroalimentaire bernoise HAFL a développé dix critères couvrant notamment les sorties, la stabulation, les médicaments, la traçabilité, les contrôles – mais pas l’abattage. Bémol avec la pondération des contrôles qui pourrait cacher un élevage médiocre. Mais deux points positifs: lors de mélanges de viande, Migros note la moins bonne évaluation. Et le M-Check est aussi apposé sur des produits ne contenant que 20% de viande.

CLIMAT
Avec son M-Check, Migros veut aussi renseigner sur l’impact climatique de ses marques propres. Les une à cinq étoiles indiquent les gaz à effet de serre, en équivalents CO2. Le calcul tient compte de la production, du transport et de l’emballage. Il ne s’agit donc pas de l’indicateur environnemental – ou, mieux, de durabilité – attendu par la FRC, car il n’intègre pas les effets de la production intensive sur l’eau, le sol et la biodiversité. D’autres systèmes comme l’indicateur Beelong ou l’éco-score français proposent d’autres solutions plus complètes. L’avantage de M-Check? Il s’applique également aux gammes non alimentaires. Mais avant l’arrivée d’indicateurs contradictoires, la FRC estime que l’Office fédéral de l’environnement devrait jouer un rôle actif pour harmoniser les informations volontaires… (Lire notre comparatif 2023 sur les éco-scores.)

EN VRAC
Il est dorénavant possible d’étiqueter «sans gluten» un produit qui ne contient pas de céréales (du chocolat, p. ex.). Marketing, dites-vous? Dans les améliorations, les ingrédients nano sont enfin mentionnés – mais sous condition. L’indication du pays d’élevage et d’abattage est requise si les deux sont différents (ce qui n’est jamais le cas pour la viande suisse). Quant à la tromperie sur les cosmétiques (lire encadré), elle est interdite. Malheureusement, certains points régressent: déclarer une plus grande zone au lieu du pays de production d’une denrée est admissible. Last but not least, les avertissements ne doivent plus être indiqués dans toutes les langues nationales – et même pas forcément dans la langue du lieu de vente.

Cosmétique: une ordonnance trop stricte

Il n’existe pas de réglementation mondiale en termes de cosmétiques. Toutefois, depuis le 1er mai, la Suisse s’aligne sur le Règlement 123/2009 de l’Union européenne, «soit la législation la plus stricte du monde, souligne Mildred, fondatrice de la marque valaisanne Belle Luce. C’est pour le bien du client, et cela va faire de l’ordre dans des produits qui pourraient ne pas être conformes, potentiellement dangereux… Mais c’est exigeant.» En effet, un Dossier d’Information Produit (DIP) est désormais requis, avec description de l’objet, méthode de fabrication, déclaration de conformité, rapport de sécurité.

«Entre la complexité des tests et les documents à fournir pour monter le dossier, c’est un véritable défi pour une micro-entreprise», explique Lucienne de Sélène Cosmétique. La marque genevoise, elle, continue «malgré un aspect financier rédhibitoire. A cause de cela, beaucoup mettent la clé sous la porte.» On raconte qu’il faut sortir jusqu’à 3200 fr. pour un produit complexe. Pour grappiller quelques francs, certains lorgnent ainsi du côté de la France, à l’image de Belle Luce – alors même qu’elle sacrifie déjà une partie de sa gamme, faute de budget.

Payer moins cher le DIP, voire la marchandise, à l’étranger, augmenter les prix des articles, oublier le sur-mesure: des conséquences que Noura, de Vrac Boulevard, épicerie durable de Villars-sur-Glâne (FR) aux nombreux cosmétiques faits maison, voit poindre. A contrecœur, Mildred s’imagine d’ailleurs abandonner plusieurs partenaires locaux, «comme l’apiculteur bio vaudois et sa cire d’abeille utilisée en guise d’opercule qui, malheureusement, n’a pas les moyens d’avoir les fiches de sécurité requises.» Un coup au moral et au local. (AH)

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