31.3.2015, Laurianne Altwegg avec la collaboration d’Anahide Bondolfi / Photo: Jean-Luc Barmaverain

Certaines légendes urbaines ont la vie dure. Mais qu’en est-il vraiment? Tour de piste.

Contrairement à une idée reçue, tous les déchets triés ne sont pas recyclés en Suisse: une partie des vieux papiers et des métaux sont exportés à l’étranger, tandis que certains matériaux recyclés sont importés. Mais qu’il soit effectué ici ou ailleurs, le recyclage contribue à préserver l’environnement. Pour autant qu’on ait les bons réflexes…

Inutile de trier le verre par couleur

FAUX

Si un tri par couleur est proposé, c’est que le camion de ramassage comprend des compartiments séparés, permettant par ce biais de produire de nouvelles bouteilles de couleur blanche ou brune. Les verres bleus ou rouges doivent être placés avec les bouteilles vertes, s’agissant de la seule couleur mélangée. Mais la vaisselle cassée et les verres à boire terminent leur vie à la déchèterie car leur composition est différente.

Mon cabas en papier, je le mets avec le carton

VRAI

Dans les communes qui collectent carton et papier séparément, le cabas non souillé sera recyclé dans la filière du carton, en raison des colles et de l’enduit imperméabilisant qui l’imprègnent. La colle qui sert à relier les magazines ou présente sur les rabats des enveloppes est aussi problématique, mais n’empêche pas leur recyclage avec le papier. Autre astuce: inutile de retirer les agrafes et les trombones, les aimants des recycleurs les enlèveront facilement après le broyage du papier.

Il faut laver les pots de miel en verre

VRAI

Les spores parfois présentes dans les restes de miel peuvent véhiculer la maladie de la «loque américaine», susceptible de décimer des colonies entières d’abeilles attirées par les restes d’aliments dans les points de collecte. Rincer les pots de confiture est apprécié pour éviter les insectes, mais retirer les étiquettes est inutile: elles brûlent lors de la fusion du verre.

Je ramène les ampoules LED au magasin

VRAI

Les LED, les ampoules économiques et les néons doivent être ramenés dans les commerces, lesquels ont l’obligation de les reprendre gratuitement s’ils proposent des produits similaires dans leur assortiment. Les LED peuvent aussi être apportée à la déchèterie, mais ne doivent en aucun cas finir dans les ordures ménagères, notamment pour récupérer le mercure ou les terres rares. Quant aux ampoules halogènes et à incandescence, elles vont à la poubelle (surtout pas avec le verre!).

Briques de jus et sachets de purée de pomme de terre ou de chips: hop, à l’alu!

FAUX

Ces emballages ne contiennent pas que de l’aluminium. Pour savoir ce qui est recyclable, fiez-vous au logo «alu». Pour des questions d’inflammabilité, ne jetez pas de bombe aérosol avec l’alu, en particulier si elle affiche des symboles de danger: ramenez-la dans un commerce qui vend ce type de produits ou à la déchèterie.

Barquettes ou bouteilles en PET: du pareil au même

FAUX

Il existe plusieurs types d’emballages en PET, mais seules les bouteilles pour boissons – et non pour le vinaigre, l’huile, la lessive ou le shampooing – conviennent pour le recyclage, en raison du système de taxe prélevée sur chaque bouteille vendue (env. 2 ct.), des différentes qualités de PET et du processus de lavage.

Même s’il n’est pas vide, mon tube de mayonnaise finit dans la benne à alu

VRAI

L’aluminium n’a pas besoin d’être lavé, la filière s’en charge. En revanche, les boîtes de conserve, souvent collectées dans les mêmes conteneurs et séparées ensuite par aimantation, doivent être propres et idéalement sans étiquette.