26.10.2009, Huma Khamis
Certains détecteurs testés ne donnent pas l'alerte assez tôt. Une défaillance inacceptable pour ces dispositifs conçus pour diminuer les risques en cas d'incendie.
La fiabilité, c’est ce qu’on attend d’un dispositif antifeu. Et l’enjeu est de taille: il doit pouvoir vous sauver la vie. Or – la chose paraît à peine croyable – six détecteurs de fumée sur les douze que nous avons testés en collaboration avec l’Etablissement cantonal vaudois des assurances (ECA) ne fonctionnent pas correctement. Ces appareils, disponibles en Suisse romande, en magasin et sur Internet, ne remplissent pas certaines exigences de la norme européenne EN 14604, applicable également en Suisse.
L’intérêt d’un détecteur de fumée réside dans la précocité de l’alarme sonore. Et c’est bien là que le bat blesse. « S’il y a des victimes, dans un incendie, c’est neuf fois sur dix liés aux gaz nocifs de la fumée, qui tuent plus que les flammes. Or il en faut très peu pour suffoquer, et comme la fumée se déplace très vite, l’intoxication est très rapide », explique Marc-Olivier Burdet, directeur de la division prévention de l’ECA Vaud.
En Suisse, sur les 14 000 incendies recensés chaque année, près de trente personnes perdent la vie empoisonnées par la fumées. En cause, un appareil électrique ou une installation défectueuse, une bougie ou une cigarette laissée sans surveillance, ou encore une casserole oubliée sur le feu… de petits gestes d’insouciance qui peuvent coûter cher tant sur le plan matériel qu’humain. Car la majorité des incendies surviennent de nuit. Or, durant le sommeil, l’odorat est aussi au repos et ne peut pas alerter le dormeur.
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Détecteurs de fumée, un fabricant réagit