2.6.2015, Laurence Julliard et Anne Onidi
Des soins performants, agréables, tout en étant respectueux de la santé et de l’environnement ? A force de tester, on a trouvé !
«Miroir, mon beau miroir, dis-moi quel indésirable loge dans ma salle de bains?» C’est à cette invitation, lancée le mois dernier, que vous avez répondu, nous faisant parvenir près de 180 produits de soin. Autant de références qui ont exigé de nos testeurs qu’ils remontent leurs manches et passent ces cosmétiques à la moulinette. Sueurs et cheveux gras ont donc été (un peu) au rendez-vous… Vous pouvez continuer de nous faire parvenir crèmes, gels, pâtes ou bâton de rouge via notre formulaire sur frc.ch/cosmetiques, et de là, aller sur le lien qui donne les résultats. Votre soin y est peut-être déjà!
Shampooing: Poo or No-Poo
Sur la blogosphère, certains vantent les mérites du «no-poo», une contraction rigolote de «no-shampoo», qui n’a rien à voir avec le poo anglais (pour caca), n’en déplaise aux esprits chagrins. En clair, les adeptes de ce mouvement – hommes et femmes qui ne se revendiquent d’aucune mode – recourent à l’eau claire, à des recettes maison à base de bicarbonate de soude ou de vinaigre de cidre, voire à des après-shampooings sans silicones. Ils font fi des cosmétiques du commerce. Parce que c’est meilleur pour la fibre capillaire, que c’est bon aussi pour l’environnement et, au final, que ça fait du bien au budget.
A première vue, l’initiative est louable: sulfates, parabènes, colorants et autres perturbateurs endocriniens sont à bannir de la salle de bains. La FRC ne dira pas le contraire, mais de là à se convertir au no-poo, il y a un pas, et un grand… Hasard du calendrier, Yves Rocher vient de mettre sur le marché un «low-shampoo». Ni une ni deux, nous en avons donc vérifié la composition. «Rien à redire, elle est propre!» commente avec une pointe d’humour notre responsable Tests, Lionel Cretegny.
Flairant que les fabricants, toujours prompts à s’enfiler dans une nouvelle niche, développent le créneau bonne conscience du «sans», une de nos enquêtrices a chaussé ses bottes de sept lieues, à l’affût de nouveaux produits. «Las, la récolte fut maigre, déplore Lionel Cretegny. S’il est trop tôt pour parler d’un trend, le Rainforest de The Body shop est aussi recommandable.»
Déodorant: l’élu sans alu
Le bureau des testeurs de la FRC, vous ne le savez probablement pas, ressemble à une caverne d’Ali Baba ou à un musée des horreurs, c’est selon! Crèmes solaires pour enfants, sérums anti-âge, dentifrices antitaches s’entassent par dizaines sur les étagères. Résultat d’un test passé ou à venir, ils ont en commun de finir leur vie en laboratoire pour détecter ou non la présence de l’une des 85 substances problématiques (allergènes, perturbateurs endocriniens, composés toxiques) dans leur composition. Une cohorte de déodorants roll on ou sprays, les y avaient rejoints en mai 2014. Sur un panier de 65 produits, nous en avions retenu 10, tous sans aluminium, mis en valeur dans nos colonnes.
Autant de flacons qui nous sont restés sur les bras pour terminer, quelques mois plus tard, sous nos bras. Après un décryptage d’étiquette pour percer à jour leur composition, nous avons donc effectué un test de satisfaction dont l’issue s’est révélée unanime: ces anti-transpirants ménageant les aisselles et la santé sont inefficaces pour combattre les effluves.
Tous, vraiment? Non. Espoir: une petite entreprise alémanique propose sur son site (duschmoedeli.ch) une pâte déodorante – Frischer Wind – à base de bicarbonate de soude, de fécule, de beurres végétaux et d’huiles essentielles. Autre bon point: le produit est exempt d’alcool. Parler d’un petit miracle après tant de déceptions serait évidemment trop fort, nous dirons juste que les quelques volontaires qui l’ont essayé l’ont adopté.