26.3.2024, Jean Busché
Plusieurs membres du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) ont récemment déposé contre Meta, anciennement Facebook, des plaintes concernant le choix imposé en fin d’année dernière.
Les associations de défense des consommateurs de huit pays européens estiment que l’introduction du système «pay-or-content», à savoir payer pour le service ou autoriser Meta à proposer de la publicité ciblée grâce aux données récoltées, est contraire au principe du Règlement général sur la protection des données (RGPD). La FRC exprime son soutien indéfectible à cette action.
Cette option entre payer pour un service exempt de publicité ou consentir à recevoir des publicités ciblées n’est rien de moins qu’un stratagème habile visant à masquer le problème fondamental: la collecte et le traitement massifs des données par Meta et la surveillance qui en découle. Les citoyens suisses ne sont pas épargnés par ce système et se voient également offrir cette illusion de choix.
La loi suisse protège moins les consommateurs
Il est à noter que la Suisse est, dans ce domaine, particulièrement mal lotie en comparaison de l’Europe. Celle-ci bénéficie en effet du RGPD et du Digital Services Act, des instruments certes imparfaits mais plus aboutis que notre législation. La nouvelle Loi sur la protection des données, entrée en vigueur l’an passé, ne fournit en effet pas aux consommateurs une protection et des moyens d’action suffisants face aux géants du web.
Sans une intervention déterminée de l’Administration et du Conseil fédéral en faveur d’une base légale visant à réguler les abus des plateformes en ligne et à brider leur avidité pour nos données, nous sommes condamnés à rester de simples spectateurs de ce qui se déroule en Europe, tout en subissant les abus des plateformes.