3.7.2018, Sandra Imsand / Un van sera considéré comme un espace à vivre s’il est agencé en fonction aux trois quarts. Photo: shutterstock.com
Retaper un utilitaire en guise de camping-car: témoignages et conseils pour ceux qui souhaiteraient se lancer.
Difficile de passer à côté de la tendance des vans. Grimper dans son véhicule et partir à l’aventure dans la nature, passer la nuit où bon vous semble, forcément, cela en attire plus d’un. Cette mode a même complètement envahi les réseaux sociaux, grâce notamment au hashtag #vanlife, qui répertorie de magnifiques clichés de bus avec coucher de soleil en toile de fond dans des paysages majestueux.
Cette tendance fait bien sûr les affaires des vendeurs de camping-cars. Ainsi, le nombre d’immatriculations a connu une année record en 2017, selon auto-suisse. Et certains gros acteurs du marché romand ont vu leurs ventes doubler en cinq ans, selon Le Matin Dimanche. Plus petits et flexibles, les fourgons utilitaires aménagés sont également très recherchés. Moins onéreux que les modèles Volkswagen et modulables à l’envi, ils permettent d’y mettre sa touche personnelle. Ils ont également favorisé l’éclosion d’un nouveau business d’aménagement pour ces véhicules.
Fait maison ou en kits
François et Judith ont acheté leur premier bus, modèle Renault Trafic, en 2009 déjà. Puis, quelques années plus tard, les trentenaires ont visé plus grand avec un Citroën Jumper d’occasion jaune de La Poste. A chaque fois, les Lausannois se sont occupés de l’aménagement du véhicule. «On est bricoleurs et on avait envie de le faire nous-mêmes.» Au total, une cinquantaine d’heures de travail, mais un résultat tout confort: plaque de cuisson, évier, frigo, chauffage, réservoir d’eau, panneau solaire, lit deux places, table, multitude de rangements, plancher, parois, isolation. Rien ne manque à cette petite maison sur roues. Tous les week-ends ou presque, ces férus de nature dorment dans leur van, été comme hiver. Au total, l’aménagement du fourgon leur a coûté entre 7000 et 8000 francs; ils estiment qu’en faisant appel à des professionnels, cette somme aurait été multipliée par trois au moins.
Pour les aider dans les travaux, François et Judith ont glané les conseils d’un ami ébéniste, mais aussi sur des forums spécialisés. «Il y a forcément des personnes qui s’étaient posé la question avant nous, ces ressources nous ont beaucoup aidés», explique le cordiste de profession. Son conseil pour toute personne désirant faire de même: se donner le temps de réfléchir. «Il faut construire virtuellement son fourgon avant de le faire en vrai.
L’emplacement des lampes est, par exemple, particulièrement important, puisque l’électricité est la première étape de l’aménagement. Une fois les parois posées, il est difficile de revenir en arrière.»
Plus accessibles: les kits permettant de transformer un fourgon en petite maison. C’est le choix qu’ont fait Caroline et Théo pour leur Nissan Primastar d’occasion. Ils ont opté pour une société basée dans l’ouest de la France. «Nous avions commencé à regarder des tutoriels sur internet pour faire les installations nous-mêmes puis nous sommes tombés sur cette société dont l’offre nous a séduits. Malgré nos recherches, nous n’avions pas trouvé de proposition similaire en Suisse», explique Caroline. Après avoir sélectionné le kit complet, les options ainsi que les couleurs des placards, des coussins, du parquet et des parois, ils se sont rendus en France afin de faire monter les éléments par des professionnels. «Ils proposent également d’envoyer les kits, mais nous avons préféré payer un supplément pour l’installation.» Avantage: la plupart de ces modules s’installent rapidement et peuvent également être retirés pour que la camionnette retrouve sa fonction première. D’autres, enfin, préféreront du sur-mesure, faisant appel notamment à des ébénistes.
Attention aux amendes!
Une fois le bus aménagé, l’aventure avec un grand A vous tend les bras… A condition de savoir où vous installer avec votre véhicule. En effet, si aucune loi ne régit le camping sauvage en Suisse, il n’est pas exclu de se faire amender, puisque la réglementation revient aux cantons et aux communes. Certaines régions de Suisse sont plus accueillantes que d’autres. Le Tessin a ainsi établi une loi qui interdit la pratique et n’hésite pas à sévir. D’autres cantons sont plus souples, à condition de se montrer discret. François et Judith, de leur côté, n’utilisent que rarement les campings et n’ont jamais rencontré de problème en presque dix ans de tribulations nomades. Leurs conseils: faire preuve de bon sens, préserver et respecter le lieu dans lequel on s’établit et ne pas s’installer sur une propriété privée.
Cet article est paru dans le magazine FRC Mieux choisir sous le titre «Découvrir le monde en bus aménagé»