Santé
Cosmétiques: trois substances indésirables à bannir absolument
L’application FRC Cosmétiques permet de cibler les meilleurs produits. Mais cet outil n’est pas une fin en soi: certaines compositions doivent changer.
Archive · 28 janvier 2020

Lionel Cretegny
Responsable Tests comparatifs
Voilà des années que la FRC débusque les ingrédients douteux dans les produits cosmétiques via ses tests comparatifs et qu’elle sensibilise les consommateurs à leurs effets indésirables. En 2017, le grand public a pris une sacrée douche froide en découvrant que près de 90% des gels douche contenaient, seuls ou cumulés, des perturbateurs endocriniens, des substances toxiques, irritantes, allergènes. Que la gamme s’affiche en «naturel» ou en bio ne changeait rien à ce piètre résultat.
Forte de ce constat et consciente de la difficulté à décrypter les compositions sur les emballages, la FRC a donc développé, avec l’aide de l’association française de défense des consommateurs UFC-Que choisir, une application pour smartphone permettant de scanner le code-barres de tout l’assortiment des produits de soin et d’hygiène et de connaître ainsi immédiatement le risque pour la santé lié à la présence d’ingrédients problématiques. Lancé en avril 2019, cet outil se montre efficace pour obtenir une information fiable, tant en rayon que dans la salle de bains. Les utilisateurs – plus de 64 000 téléchargements uniquement en Suisse – ont scanné en masse. En dix mois, la base de données s’est ainsi enrichie de 200 000 références.
Seulement près de la moitié des produits figurant dans l’application ne contiennent pas d’ingrédient à risque pour la santé. Le score tombe même à 20% si l’on tient compte des allergènes, réduisant drastiquement le choix en magasin pour les personnes sensibles ou désireuses de ne conserver que des alternatives positives. C’est maigre.
Certains consommateurs aimeraient pouvoir se faire conseiller une marque ou une gamme sans avoir à scanner à tout-va. Hélas, l’industrie est capable du meilleur comme du pire, la preuve par les produits pour les lèvres, les dentifrices, les lingettes et shampoings pour bébé, tous en contact avec une zone très vulnérable.
Ces soins peuvent contenir des huiles minérales, succeptibles d’être cancérogènes, et des hydrocarbures de synthèse sous forme de cires qui adoucissent la peau. Ces composants, interdits dans les denrées, sont pourtant autorisés dans les cosmétiques, un non-sens alors qu’une part d’un baume est involontairement ingérée.
WELEDA SKIN FOOD LIP BUTTER est sans ingrédient à risque.
LE PETIT MARSEILLAIS RÉPARATION contient une cire (Hydrogenated Microcrystalline Wax), un ingrédient à risque.
Ces pâtes sont souvent teintées avec du dioxyde de titane (ou codé CI77891) parce qu’une jolie couleur bien blanche évoque propreté et efficacité. Ce colorant présent sous forme nanométrique est fortement suspecté d’être cancérogène quand il est ingéré, raison pour laquelle la France l’interdit désormais dans les denrées. Ces produits contiennent en outre du Propylparaben, un perturbateur endocrinien appelé Parahydroxybenzoate dans le cas des dentifrices. A proscrire.
CANDIDA WHITE OPTIC ET DENTAMED BLUE FRESH Tous deux sont exempts d’ingrédients indésirables.
COLGATE MAXFRESH COOLING CRYSTALS ET M-BUDGET ANTI-CARIES Contiennent du dioxyde de titane et du Sodium Lauryl Sulfate, un détergent irritant pouvant provoquer des aphtes.
Première substance à bannir des articles destinés au siège des petits, le Phenoxyethanol, un conservateur jugé toxique pour le foie et le sang, qui ne devrait pas entrer en contact avec la peau particulièrement vulnérable des nourrissons. Autres ingrédients problématiques, les Parabens, sans doute les perturbateurs endocriniens les plus connus. Au point que les emballages estampillés «sans paraben» sont devenus légion. Or cette mention n’est pas une garantie pour autant, car dans cette famille de composés, si l’Ethylparaben et le Methylparaben (et leurs dérivés) ont été blanchis par les experts européens, le Butylparaben et le Propylparaben restent autorisés. Ils sont pourtant considérés comme à risque s’ils ne sont pas rincés. L’astuce pour mémoriser les substances à éviter? Elles commencent par P ou B, soit «Pas Bonnes»!
NATURALINE BABY ALOE VERA, PAMPERS SENSITIVE ET MILETTE ULTRA SOFT & CARE SENSITIVE Ne présentent pas d’ingrédient à risque. Leurs parfums en revanche contiennent des allergènes à éviter aux bébés. Ainsi, même si elles sont pratiques, mieux vaut utiliser des lingettes sèches avec de l’eau et ne garder les autres que pour dépanner.
MILETTE ULTRA SOFT & CARE ET PENATEN BABY LINGETTES Contiennent du Phenoxyethanol.
Ne cédez pas aux sirènes des produits dérivés. Illustrés par les personnages de films à succès, les emballages cachent souvent une composition moins féerique. Parmi les substances peu héroïques, on trouve à nouveau le Phenoxyethanol. Certains articles contiennent encore du Methylisothiazolinone, un allergène puissant pourtant interdit depuis 2017 dans les produits qui ne se rincent pas. Il est donc scandaleux que des références «pour peaux sensibles», «hypoallergénique» ou avec la mention «testé dermatologiquement» contiennent cet ingrédient, élu allergène de l’année 2013 par l’American Contact Dermatitis Society.
JAMADU GIRL ET MILETTE KIDS Sont recommandés.
BÜBCHEN PRINZESSIN ROSALEA Contient du Phenoxyethanol.
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