29.3.2016, Elodie Lavigne - planetesante.ch
Notre environnement serait truffé de substances nocives pour la santé. Le point avec une écotoxicologue.
Les particules potentiellement nocives pour la santé seraient partout autour de nous: dans les aliments, les cosmétiques, les vêtements, le mobilier, les produits chimiques, etc. C’est le constat alarmant que répète Véronique Vasseur, médecin français, dans un livre choc intitulé Désintoxiquez- vous. Notre environnement peut-il nous rendre malade?
«Les facteurs qui influencent notre santé sont tellement nombreux qu’il est difficile d’établir des relations de cause à effet, mais il y a passablement de preuves que notre environnement a un impact sur notre santé, directement ou indirectement », répond Nathalie Chèvre, écotoxicologue à l’Université de Lausanne. Et pour cause, les substances chimiques pénètrent par différentes voies dans notre organisme: la peau, les voies aériennes, la bouche (ingestion). Parmi ces effets, la spécialiste évoque une augmentation de l’obésité, des cancers – celui du sein en particulier –, une hausse des pubertés précoces, des allergies, une baisse de la fertilité chez l’homme, avec même un possible lien entre pollution et autisme.
Principe de précaution
Comment faire pour préserver sa santé? «Le problème est qu’on est constamment exposé à un mélange de substances à faible dose. Il ne suffit pas d’en éliminer une pour être protégé, il faut adopter une réflexion globale.» La spécialiste évoque ici le redoutable «effet cocktail». Les nombreuses études s’intéressant à la toxicité des substances chimiques le font en les testant individuellement et dans leurs effets à court terme (lire notre dossier Perturbateurs endocriniens). Or, aujourd’hui, nous manquons de données sur les effets potentiels à long terme, quand justement plusieurs types de substances chimiques sont associés.
Les inconnues sont nombreuses et les données jamais tranchées. «Parmi les 140 000 composés chimiques existant sur le marché dans l’Union européenne, il n’y a que 10% dont on connaît la toxicité sur l’homme. Ces molécules ont tendance à se dégrader et à en créer d’autres. Dans ce contexte, difficile d’émettre des recommandations», admet encore Nathalie Chèvre.
Par précaution, sachant que la législation a souvent plusieurs trains de retard, chacun peut agir en limitant les toxiques dans son quotidien (lire encadré). Les femmes enceintes et les parents de jeunes enfants doivent être particulièrement vigilants, en raison des processus en cours chez le foetus (différenciation sexuelle) et de l’immaturité du système immunitaire des petits.