24.7.2012, Huma Khamis / Photo Shutterstock / photopixel
Avant de se tartiner (abondamment et fréquemment), il faut d'abord choisir la bonne crème. Nos conseils pour s'y retrouver parmi les indices de protection et autres allégations parfois fantaisistes.
L’été est enfin là. Croisons les doigts…
Pas question pour autant d’exposer sa peau aux méfaits du soleil: pensez à utiliser une crème solaire à chaque exposition et après chaque baignade. Optez pour un cosmétique qui garantit une protection contre les UVB (qui provoquent le cancer de la peau) et les UVA (qui sont responsables du vieillissement cutané, dont on sait aujourd’hui qu’il contribue également au développement des cancers de la peau).
Quel indice de protection, Watson?
Différents types de filtres, chimiques ou minéraux, sont utilisés et parfois même combinés dans un même produit. Si leur efficacité est démontrée, il est cependant important de savoir qu’aucun filtre ne protège la peau à 100%. La loi interdit du reste la mention «écran total» depuis quelques années.
L’indice de protection affiché sur un produit s’exprime en « facteur de protection solaire » (FPS ou SPF en anglais) et fait référence au pourcentage de rayons UVB du soleil filtrés. A titre d’exemple, un SPF 30 laisse passer 3,33% des rayons UVB et est considéré comme une protection haute. Un filtre affichant une protection de 50 laisse passer 2% des rayons UVB.
En somme, la différence entre une protection 30 et 50 est théoriquement minime, et c’est avant tout la fréquence et la quantité de produit utilisée qui influeront sur son efficacité. A noter aussi que depuis quelques années, les fabricants européens sont tenus d’inclure dans leurs produits une protection contre les UVA. Celle-ci équivaut à un tiers de la protection UVB affichée.
Crèmes aigres
Nos confères allemands de Stiftung Warentest ont testé une vingtaine de crèmes solaires d’indice de protection moyenne (SPF 30). Bonne nouvelle, la majorité remplit parfaitement son rôle de protection contre les UVA et les UVB.
Deux crèmes en revanche se sont vues attribuer une note insuffisante en raison d’une mauvaise protection contre les UVA. Il s‘agit de « Avon A new Advance Sunscreen Body Mist » et de « Eco Crème solaire à l’extrait d’argousier et d’olive ». Si elles ne sont pas couramment vendues dans les grandes surfaces en Suisse, on les trouve parfois sur internet et vous les croiserez peut-être lors de vos vacances. Evitez-les!
Coup de chaud pour les fabricants
Seules les indications de protection sont réellement importantes pour le choix d’une crème solaire. Pourtant, chaque année, les fabricants de cosmétiques font preuve d’une grande inventivité, tirant de leur sombrero des allégations plus ou moins inutiles. Décryptage :
- Protection de l’ADN : tous les filtres UV contribuent à protéger l’ADN de nos cellules des dommages provoqués par les rayons du soleil. Certaines marques rajoutent des extraits de plantes sensées renforcer cet effet. Or, à ce jour, la preuve formelle de l’efficacité de ces extraits n’a pas été établie. Seul les filtres UV protègent réellement notre peau.
- Avec protection infra-rouge : cette protection contre les rayons responsables de la sensation de chaleur est encore controversée parmi les scientifiques. En effet, on ignore encore si ceux-ci provoquent des dommages sur nos cellules. Ils peuvent par contre provoquer « un coup de chaleur », contre lequel il vaut mieux se prémunir en s’hydratant correctement et en se mettant à l’abri durant les heures les plus chaudes.
- Activateur de bronzage naturel : certaines crèmes contiennent des extraits de réglisse sensés accélérer le bronzage. S’il est vrai que cela améliore quelque peu la coloration de la peau, cela ne veut pas pour autant dire qu’une crème solaire sans ces extraits végétaux empêche le hâle… En effet, la peau bronze pour se défendre du soleil.
- Sans parabènes : si ce conservateur pose de nombreuses questions (voir aussi notre campagne sur les perturbateurs endocriniens dans les cosmétiques), il n’influence en rien l’efficacité de la crème. Toutefois, mieux vaut – et de loin – s’appliquer une crème contenant des conservateurs que de s’exposer sans protection !
- Testé dermatologiquement : on ne le dira jamais assez, cette allégation n’est pas définie légalement. Un fabricant doit dans tous les cas assurer que son produit ne mette pas en danger les utilisateurs et doit en mettre les preuves à disposition des autorités si nécessaire. Par ailleurs, cette allégation n’est en aucun cas un gage d’efficacité et ne garantit pas non plus l’absence d’allergies.
- Sans paraffine : la paraffine provient de l’industrie pétrochimique. Elle est utilisée en cosmétique pour ses vertus émollientes (adoucissantes) et empêche la peau de s’assécher. Les huiles minérales (souvent étiquetées comme « paraffinum liquidum » ou « mineral oil ») ont aussi parfois des propriétés occlusives, elles peuvent donc s’avérer comédogènes et favoriser l’apparition de boutons ou de points noirs sur les peaux grasses. En dehors de cela, elles ne sont pas nocives pour l’homme. Cependant, le principal défaut des paraffines sont leur pouvoir polluant, commun à tous les dérivés d’hydrocarbures. Par souci écologique, certains fabricants renoncent donc à les utiliser.
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