Article : Vrai ou faux

Ces croyances que nous susurre le lobby du sucre

Observatoire du sucre

19.1.2022, BP

La quantité astronomique de sucre que nous consommons est souvent cachée. Mais elle repose aussi sur des convictions dont on ne saurait pointer l'origine. Entre emballages, slogans et arguments fallacieux, le point sur un travail invisible et efficace de désinformation.



  1. Le corps a chaque jour besoin d’un peu de sucre

Vrai. Mais cette affirmation est généralement mal comprise. En digérant l’amidon issu des féculents, le corps, notamment le cerveau, trouve le glucose dont il a besoin. Consommer du sucre ou des aliments sucrés n’est donc pas indispensable.

 

  1. Un dessert au sirop d’agave est plus sain que la version contenant du sucre blanc

Faux. Les deux produits contiennent des sucres à quantité égale. Tous deux ont des effets comparables sur la santé. Il ne faut abuser ni de l’un ni de l’autre.

 

  1. Le miel contient des oligoéléments, il est donc plus sain que du sucre blanc raffiné

Pas si simple. Le miel contient bien minéraux, vitamines, protéines et polyphénols. Toutefois, leur teneur est si faible qu’il ne constitue pas un apport significatif. Une alimentation équilibrée, riche en végétaux en apporte davantage avec moins d’énergie à la clé. Un produit transformé édulcoré au miel n’est pas meilleur. Mais ce n’est pas une raison pour snober une tartine de miel au petit-déjeuner.

 

  1. Un produit (ou une boisson) à base de fructose est meilleur pour la santé

Faux. Le mot «fructose» fait penser aux fruits, des aliments favorables à la santé. Sauf qu’il peut aussi être obtenu à partir de sirop de maïs très bon marché. Il faut savoir que le fructose isolé n’a plus rien à voir avec un fruit entier. Comme le sucre blanc, il augmente le risque de caries et en consommer trop dans des aliments transformés p. ex. affecte particulièrement le foie.

 

  1. Les fruits et légumes contiennent du sucre. Ils sont donc aussi malsains que les produits sucrés

Faux. Les sucres des fruits et légumes entiers, qu’ils soient crus ou cuits, ont un effet bénéfique et protecteur sur la santé. Seule la consommation accrue de sucres dits «libres» est associée aux maladies non transmissibles, pas celle de fruits et légumes intacts.

 

  1. Boire du jus de fruits est bon pour la santé

Faux. Manger un fruit est sain, le boire en jus non. Dès lors que le produit a été travaillé (les structures des fruits sont détruites), les sucres naturels agissent sur la santé comme des sucres ajoutés. C’est ce qu’on appelle des sucres «libres». Et un verre de jus en contient environ autant qu’un verre de limonade. Mieux vaut en boire peu et pas tous les jours.

 

  1. Un aliment pour nourrisson doit être doux

Faux. Le lait maternel a effectivement une saveur sucrée, appréciée des bébés. Mais ces derniers apprécient de découvrir d’autres goûts dès lors qu’on leur introduit de nouveaux aliments. C’est aux adultes de stimuler l’exploration d’une large palette mêlant mets acides, amers, salés… sans avoir à ajouter de jus de fruits ou des bananes en guise d’édulcorants.

 

  1. C’est normal qu’un produit pour enfant soit sucré

Faux. Les enfants apprécient toutes les saveurs s’ils ont eu la possibilité de les expérimenter. En sucrant les produits juniors, les fabricants entretiennent la préférence pour des aliments très doux. Une influence qui perdure bien au-delà de l’enfance.

 

  1. S’il n’y a pas de sucre dans la liste des ingrédients, le produit n’en contient pas

Faux. Les sucres peuvent se cacher derrière plusieurs noms: lactose, saccharose et autres mots en -ose, sirop d’agave et de riz, caramel, miel, malt, concentré de jus de fruit… Certains produits cumulent les ingrédients sucrants. C’est la déclaration nutritionnelle qui indique la somme de tous ces sucres, y compris ceux apportés par le lait et les fruits ou légumes de la recette.

 

  1. Il suffit de faire du sport pour compenser les sucres consommés

Faux. La surconsommation de sucres est clairement associée au risque de surpoids, notamment lorsque ces sucres viennent des boissons. Le mouvement est favorable à la santé et aide à lutter contre le surpoids, mais il ne compense pas directement les effets des sucres.

 

  1. Les produits bio sont moins sucrés que les autres

Faux. Les cahiers des charges des labels bio ne donnent pas de consigne concernant la teneur en sucres des produits transformés. Des biscuits ou un yogourt aux fruits bio peuvent donc contenir tout autant de sucres que les produits conventionnels. La lecture de l’étiquette reste indispensable.

 

  1. Après l’effort, il faut absorber du glucose

Faux. Après l’entrainement, le sportif amateur a surtout besoin d’eau pour compenser les pertes hydriques liées à la transpiration. Les boissons isotoniques ou les comprimés de sucre de raisin ne sont pas nécessaires après une heure d’activité sportive moyenne. En revanche, le sportif de pointe ou d’endurance peut se préparer un mélange adapté à ses besoins spécifiques.

 

  1. Les boissons sucrées font partie d’une alimentation équilibrée

Vrai. L’alimentation équilibrée selon la pyramide alimentaire inclut effectivement la possibilité de boire un verre de soda – toutefois en renonçant ce jour-là au gâteau, à la barre de chocolat et à la glace qui feraient dépasser le seuil de 50 g de sucres, dose maximale recommandée pour un adulte selon l’OMS. Le marketing à l’égard des enfants ne devrait pas les inciter à consommer de boissons sucrées, car ils atteignent encore plus facilement leur dose journalière à ne pas dépasser.

 

  1. L’obésité est liée à de nombreux facteurs et non à des catégories de produits ou d’ingrédients

Pas si simple. Bien que de nombreux facteurs entrent en jeu dans l’accroissement de l’obésité dans la société, l’omniprésence des aliments et boissons sucrés banalisant leur surconsommation dès le plus jeune âge y contribue clairement.

 

  1. Les boissons édulcorées sont une bonne alternative aux boissons sucrées

Pas si simple. Contrairement au sucre, les édulcorants ont l’avantage de ménager les dents. En revanche, leurs effets sur le métabolisme et le microbiote n’ont pas encore été suffisamment étudiés chez l’homme pour encourager leur usage systématique. La consommation répétée et en quantité d’édulcorants doit être considérée d’un œil critique. Les boissons édulcorées sont notamment déconseillées aux enfants, car ils atteignent trop facilement la dose journalière acceptable. Mieux vaut se libérer de l’habitude du goût (très) sucré que de remplacer simplement les sucres par des édulcorants.

 

  1. Un produit qui indique «sans sucres ajoutés» n’en contient pas

Faux. Selon la législation, ce produit-là ne doit pas contenir de «monosaccharides ou disaccharides ajoutés ou toute autre denrée utilisée pour ses propriétés édulcorantes». Toutefois, il peut renfermer du jus, de la purée ou du concentré de fruit, tous riches en sucres libres. Mieux vaut donc consulter la déclaration nutritionnelle au dos de l’emballage pour connaître la teneur totale en sucres.

 

  1. Boire des boissons édulcorées fait maigrir

Faux. Les édulcorants ont un pouvoir sucrant plus élevé que le sucre, n’apportent pas ou moins de calories et n’amènent pas une augmentation fulgurante de la glycémie comme le font les boissons sucrées. Cependant, simplement remplacer le sucre par des édulcorants n’est pas la solution miracle pour maigrir. Certains ont des effets indésirables, y compris sur le microbiote, qui n’a pas encore été totalement étudié. Pour se désaccoutumer du goût sucré, mieux vaut diluer une boisson avec de l’eau.

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Interpellation des grands distributeurs

 
Nous demandons aux distributeurs

  • cesser le marketing agressif sur les fraises, mais également sur d’autres denrées hors saison, que ce soit en rayon ou dans les différentes publications destinées à vos clients (catalogues, magazines, journaux, newsletter, etc.) ;
  • renoncer à disposer les fraises espagnoles aux endroits stratégiques de vos points de vente, à savoir en face de l’entrée, sur des ilots dédiés, ou en tête de gondoles ;
  • ne pas recourir à des mises en scène pour vendre la fraise hors saison (à savoir jusqu’en avril), en l’associant par exemple à de la crème et des tartelettes. Une demande valable aussi pour d’autres denrées, comme les asperges du Pérou associées à de la mayonnaise, viande séchée ou autre ;
  • indiquer clairement, de manière bien visible et transparente le pays de provenance ainsi que les noms des producteurs de fraises importées, que ce soit sur les affichettes qui accompagnent ces fruits en rayon, dans les publicités ou sur le dessus des barquettes ;
  • ne plus utiliser de formulations qui peuvent induire en erreur le consommateur sur la saison de la fraise en Suisse. Une demande valable pour la mise en rayon, ainsi que toute publication ;
  • être en mesure de prouver toute allégation de durabilité concernant l’assortiment.

Les dates de la tournée romande #Ramènetafraise

29.05.21Marché de Boudry (NE)
01.06.21Marché de Neuchâtel (NE)
02.06.21Marché de La Chaux-de-Fonds (NE)
04.06.21Marché de Fleurier (NE)
05.06.21Gare de Lausanne (VD)
12.06.21Gare de Genève (GE)
08.06.21Place fédérale (BE)
12.06.21Marché de Delémont (JU)
15.06.21Gare de Delémont (JU)
19.06.21Marché de Fribourg (FR)
27.09.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
29.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
29.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
09.09.21Semaine du goût Sion (VS)
25.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
26.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
05.10.21Les Jardins du Flon, à Lausanne (VD)
16.10.21Epicerie fine Côté Potager, à Vevey (VD)