9.9.2014, Nadia Thiongane
Il y a des modes qu’on aimerait mieux voir passer rapidement. A notre grand désespoir, Migros recycle ses vieux trucs marketing. C’est donc que cela doit marcher!
On connaissait les Nanomania, Animanca et autres dominos ou stickers qui encombrent encore les tiroirs à jouets de nos enfants pour une utilisation très anecdotique. Or voici donc venir la prochaine vague, la Captormania. Qui pour une fois porte bien son nom: sous ses airs de faire plaisir aux enfants de leurs clients, c’est bel et bien le client de demain que l’on cherche à rendre captif.
Quelles différences avec les précédentes opérations marketing du géant orange? Pas grand-chose. Même marketing ciblant les enfants pour influencer le comportement d’achat des parents, même somme – 20 francs minimum – pour décrocher le petit sésame, mêmes journées joker (à coup de tranches d’achats de 60 francs). Et Migros passe encore la vitesse supérieure en proposant une application gratuite pour smartphones et tablettes qui permet de scanner les images pour qu’elles prennent vie virtuelle! Ce qui fait dire à une maman sur la page Facebook dédiée à la campagne «oh zut… mon fils a 9 ans et n’a pas encore de smartphone»!
A chaque nouvelle action marketing de ce genre, la FRC joue son rôle en dénonçant des méthodes marketing discutables. Vous connaissez les arguments des deux parties. Faut-il céder aux sirènes appâtant nos enfants ou boycotter ces campagnes pour que les distributeurs cessent ces pratiques très lucratives? Voilà qui va encore diviser les consommateurs suisses. La balle est désormais dans votre camp!
Le rappel de nos arguments (repris de la campagne Nanomania de 2011):
- Manipulation marketing : les « nanos » et autres objets à collectionner sont un outil marketing pernicieux, qui utilise les enfants pour modifier les habitudes d’achat des leurs parents et les inciter à consommer plus. Dans le cas des nanos, il fallait compter plus de 1000 francs d’achat pour la collection complète… à la condition impossible de tomber à chaque achat de 20 francs sur une figurine différente. L’instauration de journées spéciales, avec la promesse d’un nano «collector», introduisait une nouveauté particulièrement choquante car elle poussait les enfants à réclamer de leurs parents qu’ils dépensent 60 francs pour une seule figurine! Il est révoltant que la Migros se permette de mettre dans la tête de nos enfants des facteurs de temps et d’argent qu’ils ne maîtrisent pas.
- Jouet dangereux et sans aucune valeur pédagogique : les nanos, de par leur forme et par le sachet dans lequel ils étaient distribués, sont assimilables à des bonbons ou des médicaments et donc potentiellement dangereux pour les jeunes enfants qui pourraient les avaler.
- Non-sens écologique : les nanos, comme les autres objets « collector », sont un contre-sens à la politique de développement durable prônée par la Migros. Ces jouets fabriqués en Chine sont voués à être jetés dans la nature à la fin de cette campagne à courte vue.