2.2.2023, Laurianne Altwegg

Pour qui souhaite mieux connaître l’impact écologique de sa consommation et bénéficier de conseils pour l’atténuer, les outils de calcul en ligne sont tentants. Mais qu’évaluent-ils? Les résultats sont-ils comparables et les conseils adéquats ? Nous avons testé douze plateformes. Notre avis.

Afin de pouvoir comparer ces différents calculateurs disponibles, nous avons demandé à un enquêteur de la FRC de faire l’exercice en utilisant ses propres données de consommation. Pour cela, il a d’abord dû les rassembler dans les trois domaines responsables de la plus grande partie de l’impact climatique: l’alimentation, le logement (énergie) et la mobilité.

Passé cette étape obligée, le questionnaire joue un rôle important: alors que certains sont décourageants car ils demandent trop de détails (p. ex. chaque trajet effectué dans l’année), ou des éléments difficiles à connaître (p. ex. le nombre de kilos d’œufs consommés chaque année), d’autres n’en demandent pas assez, ce qui rend les résultats approximatifs. La longueur peut aussi être un frein, mais permet un calcul plus fin. Un autre modèle consiste à évaluer des domaines spécifiques, comme l’impact de son activité professionnelle ou de certains trajets particuliers.

Les résultats figurent généralement sous forme d’émissions de gaz à effet de serre (ou équivalent CO₂). On peut ainsi comparer son empreinte climatique à celle de son pays, voire du monde. Certaines plateformes vont plus loin en évaluant le nombre de planètes correspondant au profil de consommation, ce qui met au jour le dépassement des limites planétaires.

Dans les faits, pour un même profil de consommation, les résultats varient énormément d’un calculateur à l’autre: les émissions carbone de notre testeur font ainsi le grand écart entre 6,1 et 13,3 tonnes de CO₂ ! Une différence qui tient en partie au nombre de domaines pris en compte, au détail du questionnaire, mais aussi à la méthodologie de l’outil et aux données de références (p. ex. suisses ou françaises).

Au-delà de ces différences, on peut garder en tête que, alors que la moyenne mondiale avoisine les 6 tonnes d’équivalents CO₂ par personne et par an, la population devrait émettre moins de 0,6 tonne d’équivalent CO2 par personne et par an pour respecter les limites planétaires. Un bon point de départ pour prendre des mesures à son niveau.

Car l’intérêt principal de ces calculateurs reste d’inciter à réduire son empreinte climatique. D’où l’importance que ces sites ne se cantonnent pas à additionner les émissions de gaz à effet de serre, mais dispensent des conseils adéquats. Or la pertinence de ceux-ci varie drastiquement de l’un à l’autre. Dans certains cas, le seul conseil consiste à payer pour compenser ses émissions (p. ex. MyClimate). Rien pour réduire son propre impact.

À l’inverse, certaines plateformes personnalisent les recommandations en fonction des données introduites dans le calculateur. Il s’agit clairement des plus utiles pour permettre une transition vers des pratiques de consommation plus durables.

Au final, c’est l’outil disponible sur le site du WWF qui sort du lot. Basé sur des données suisses, il permet non seulement d’avoir une représentation fidèle et rapide de l’empreinte écologique, tout en fournissant moult informations utiles, mais offre aussi trois conseils personnalisés. Les calculateurs utilisant la base de données et la méthodologie propre de calcul développées par l’Agence française de la transition écologique (ADEME), comme «Nos gestes climat», se démarquent également. Seul bémol, les informations utilisées se rapportent à la France.

Reste qu’au final, l’important est surtout de refaire l’exercice régulièrement sur la même plateforme afin de constater si des progrès ont pu être faits et d’améliorer les paramètres qui peuvent encore l’être.

Les trois calculateurs qui nous ont le plus convaincus

Pour l’empreinte privée tous domaines confondus

WWF

• Questionnaire rapide et simple (38 questions)
• Conseils personnalisés
• Informations complémentaires

Pour les trajets uniquement

GoodPlanet

• Méthodologie et base de données de l’ADEME
• Recommandations disponibles, mais à chercher ailleurs sur le site

Pour l’empreinte numérique et professionnelle

Institut du Numérique responsable

• Utilise plusieurs bases de données fiables, dont l’ADEME
• Recommandations disponibles, mais à chercher ailleurs sur le site