Article : îlot de cherté

Baisser les prix est vraiment possible

Stop à l’îlot de cherté

9.3.2020, Robin Eymann

La FRC a interpellé Miele par rapport au coût de pièces détachées entre la Suisse et l’Allemagne. L’entreprise d’électroménager a aligné ses prix sur ceux de nos voisins. Mais l’îlot de cherté continue de peser des milliards aux clients et à l’économie suisse.



Cela se produit régulièrement. Un consommateur s’adresse à la FRC pour dénoncer un prix bien plus élevé en Suisse qu’à l’étranger. La société est ensuite invitée à s’en expliquer. Généralement, nous avons droit à la langue de bois de communicants invoquant des excuses plus ou moins convaincantes. Mais avec Miele, ce fut une bonne surprise.

L’histoire concerne un relevé de prix montrant une différence significative pour un filtre de lave-linge: proposé à 26 fr. 40 sur le site miele.ch, il est à 13, 90 euros en Allemagne et initialement à 3,84 euros en France (augmenté à 11,62 euros par la suite)… Suite à l’interpellation de la FRC, la marque a répondu avoir «vérifié le prix de la pièce de rechange et constaté des divergences avec les prix pratiqués en Allemagne et en France». Ils vont donc contrôler tous les prix des pièces détachées et «les aligner aux prix allemands, en tenant compte des taux de change actuels». Les consommateurs suisses bénéficient d’une réduction d’environ 45% sur cet article désormais vendu 14 fr. 90. Les autres pièces détachées pourraient en profiter aussi prochainement. Miele n’a en revanche pas souhaiter communiquer sur le nombre de produits concernés, la différence moyenne et le volume de baisse consenti.

Pas une révolution, mais…

Pour les appareils (four, lave-linge, etc.) achetés en Suisse, l’écart reste important puisque le prix peut atteindre le double de ceux pratiqués en Allemagne et en France. Miele le justifie notamment par des normes ou standards différents (courant électrique par exemple) ou un service supplémentaire. Ce que cette histoire démontre, c’est que les prix peuvent baisser pour autant que les entreprises étrangères cessent de pratiquer des prix artificiellement gonflés.

Par ailleurs, une étude de la Haute école spécialisée du nord-ouest de la Suisse (FHNW) présentée fin février a montré que les prix surfaits pour des produits importés représentent par exemple un coût d’un demi-milliard pour les hôpitaux. Et de 2 milliards rien que pour les vêtements (20 à 30% plus chers en Suisse), 292 millions pour les cosmétiques et 78 millions pour les couches et aliments pour bébé. L’étude a porté sur une petite partie des importations suisses mais confirme l’estimation de l’ancien Surveillant des Prix Rudolf Strahm qui évoquait un surcoût d’environ 15 milliards par an, soit près de 4’000 francs par ménage.

Parlement: enfin un pas dans la bonne direction?

Ce lundi 9 mars 2020, le Conseil national a fait un pas important en soutenant à une large majorité le contre-projet modifié à l’initiative «Stop à l’îlot de cherté – pour des prix équitables», soutenu notamment par la FRC mais aussi par une vaste coalition d’organisations et de parlementaires émanant de tous les partis. C’est un signal important adressé au Conseil des Etats qui devra confirmer qu’il a à cœur de lutter contre les prix artificiellement élevés des fournisseurs étrangers.

Articles sur le même sujet

Devenez membre

Notre association tire sa force de ses membres

  • Vous obtenez l’accès à l’ensemble des prestations FRC
  • Vous recevez notre magazine FRC Mieux choisir
  • Vous pouvez compter sur notre équipe d’experts pour vous défendre
Devenez membre

Interpellation des grands distributeurs

 
Nous demandons aux distributeurs

  • cesser le marketing agressif sur les fraises, mais également sur d’autres denrées hors saison, que ce soit en rayon ou dans les différentes publications destinées à vos clients (catalogues, magazines, journaux, newsletter, etc.) ;
  • renoncer à disposer les fraises espagnoles aux endroits stratégiques de vos points de vente, à savoir en face de l’entrée, sur des ilots dédiés, ou en tête de gondoles ;
  • ne pas recourir à des mises en scène pour vendre la fraise hors saison (à savoir jusqu’en avril), en l’associant par exemple à de la crème et des tartelettes. Une demande valable aussi pour d’autres denrées, comme les asperges du Pérou associées à de la mayonnaise, viande séchée ou autre ;
  • indiquer clairement, de manière bien visible et transparente le pays de provenance ainsi que les noms des producteurs de fraises importées, que ce soit sur les affichettes qui accompagnent ces fruits en rayon, dans les publicités ou sur le dessus des barquettes ;
  • ne plus utiliser de formulations qui peuvent induire en erreur le consommateur sur la saison de la fraise en Suisse. Une demande valable pour la mise en rayon, ainsi que toute publication ;
  • être en mesure de prouver toute allégation de durabilité concernant l’assortiment.

Les dates de la tournée romande #Ramènetafraise

29.05.21Marché de Boudry (NE)
01.06.21Marché de Neuchâtel (NE)
02.06.21Marché de La Chaux-de-Fonds (NE)
04.06.21Marché de Fleurier (NE)
05.06.21Gare de Lausanne (VD)
12.06.21Gare de Genève (GE)
08.06.21Place fédérale (BE)
12.06.21Marché de Delémont (JU)
15.06.21Gare de Delémont (JU)
19.06.21Marché de Fribourg (FR)
27.09.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
29.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
29.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
09.09.21Semaine du goût Sion (VS)
25.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
26.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
05.10.21Les Jardins du Flon, à Lausanne (VD)
16.10.21Epicerie fine Côté Potager, à Vevey (VD)