Article : Cosmétiques

Le vernis à ongles «naturel», on y croit?

30.3.2023, Rebecca Eggenberger

«Vegan», «bio», «cruelty free», «naturel», «composition ultra clean», «respectueux de la santé et de l’environnement», «green», «free»: quelques-unes des allégations glissées dans les publicités, sur les réseaux sociaux, étals et magazines concernant les vernis à ongles. De quoi donner le tournis! Et pour un prix qui fait parfois grincer des dents… Alors, est-ce qu’on investit vraiment pour sa santé et pour l’environnement en achetant un vernis qui affiche ces slogans?



En Suisse, le terme «naturel» et ses déclinaisons ne sont pas clairement réglementés dans l’Ordonnance sur les cosmétiques. Il faut donc lire la composition du produit (écrite en petits caractères et souvent bien cachée) pour savoir ce qu’on va appliquer sur ses ongles. Mais même sans se livrer à cet exercice, levons d’entrée le mystère: le vernis 100% naturel, ça n’existe pas! En effet, quel que soit le produit choisi, il contiendra de la nitrocellulose, un polymère fabriqué chimiquement à partir de cellulose. Aucun vernis ne peut, à l’heure actuelle, se passer de substances chimiques. Vouloir démarquer des produits à l’aide de la mention «naturel» est donc inacceptable selon la FRC, puisque cette allégation est de nature à faire planer le doute, en faisant croire qu’il n’y a pas de chimie à l’intérieur.

Et les vernis dits «vegan»? Selon les experts, il est rarissime que des composants d’origine animale se retrouvent dans la fabrication des vernis. Encore un argument de vente, donc! Pour aiguiller celles et ceux qui souhaitent s’assurer d’acquérir un produit vegan, il s’agit d’éviter ceux dont la composition mentionne de l’acide stéarique ou de la guanine, composés d’origine animale.

On trouve également les vernis «free», c’est-à-dire qu’ils sont exempts de composés toxiques ou à éviter (entre 3 et 14 selon nos observations). Parmi ces substances jugées cancérogènes, toxiques et perturbateurs endocriniens: le toluène, le formaldéhyde, le dibutyle phtalate, la résine de formaldéhyde, les parabènes, le xylène et le camphre. C’est une bonne chose, et de manière générale, gage d’une composition plus saine. Mais attention, on peut également y trouver des allégations mensongères, puisque la législation interdit déjà certains de ces composés! Leur absence dans la composition n’a donc pas à constituer un argument de vente santé. Par ailleurs, le remplacement de ces composés n’est pas chose aisée pour l’industrie qui veut garantir tenue, durcissement et brillance du vernis. Il s’avère parfois que leurs remplaçants sont de nature tout aussi problématique… La vigilance s’impose donc.

Passé ces arguments marketing, il faut souligner que certaines marques ont fait de réels efforts en termes de composition. Preuve en est la présence de nombreux vernis bien notés dans l’application FRC Cosmétiques.

Un vernis à ongles reste un composé chimique, et, rappelons-le, c’est l’effet cocktail qui pèse lourd dans la balance, c’est-à-dire l’effet cumulé de l’ensemble des substances qui se retrouvent dans la composition des produits utilisés.

Enfin, s’agissant des tests sur les animaux, depuis 2013, l’expérimentation animale est interdite pour la fabrication des produits cosmétiques dans l’Union européenne. La Suisse a suivi le mouvement quelques années plus tard. On peut partir du principe qu’on ne devrait pas trouver de vernis ayant été testés sur des animaux sur le marché. Malgré cela, certaines marques s’entêtent à indiquer sur les emballages la mention «non testé sur les animaux». Quant aux logos munis de lapins et de la mention «cruelty free», nos collègues de l’UFC Que Choisir relèvent qu’ils proviennent d’associations au cahier des charges propre et qui pratiquent rarement des contrôles dans les entreprises concernées.

Conseils pour minimiser les risques:

  • Vérifier la composition au moyen de notre application FRC Cosmétiques par exemple. En effet, les produits d’une même marque n’ont pas forcément les mêmes composants, qui peuvent dépendre notamment de la couleur.
  • Eviter de déborder avec le produit sur la peau.
  • Espacer les poses de vernis et laisser les ongles respirer.
  • Privilégier les vernis dont la pose ne nécessite pas l’utilisation d’une lampe UV (voir encadré) et/ou le ponçage de la surface de l’ongle, afin de ne pas ôter la couche protectrice.
  • Aérer la pièce pendant la pose.

Premier lien établi entre lampes de manucures et cancer

Les premiers résultats d’une récente étude américaine publiée dans la revue Nature montrent que les rayons UVA des lampes utilisées dans les ongleries pourraient avoir un effet cancérogène. L’étude a déjà pu démontrer que l’ADN des cellules exposées à cette lumière ultraviolette peut muter, ce qui pourrait entraîner des cancers de la peau. En vingt minutes seulement, les rayons UV de ces lampes ont tué 20 à 30% des trois types de cellules utilisées pour la recherche. Certains dermatologues conseillent d’appliquer une crème solaire sur les mains avant de réaliser une telle manucure. Pour quantifier avec précision le risque de cancer précoce chez les personnes qui utilisent ces appareils régulièrement à domicile ou dans les salons professionnels, une longue étude épidémiologique plus large doit encore être menée.

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Interpellation des grands distributeurs

 
Nous demandons aux distributeurs

  • cesser le marketing agressif sur les fraises, mais également sur d’autres denrées hors saison, que ce soit en rayon ou dans les différentes publications destinées à vos clients (catalogues, magazines, journaux, newsletter, etc.) ;
  • renoncer à disposer les fraises espagnoles aux endroits stratégiques de vos points de vente, à savoir en face de l’entrée, sur des ilots dédiés, ou en tête de gondoles ;
  • ne pas recourir à des mises en scène pour vendre la fraise hors saison (à savoir jusqu’en avril), en l’associant par exemple à de la crème et des tartelettes. Une demande valable aussi pour d’autres denrées, comme les asperges du Pérou associées à de la mayonnaise, viande séchée ou autre ;
  • indiquer clairement, de manière bien visible et transparente le pays de provenance ainsi que les noms des producteurs de fraises importées, que ce soit sur les affichettes qui accompagnent ces fruits en rayon, dans les publicités ou sur le dessus des barquettes ;
  • ne plus utiliser de formulations qui peuvent induire en erreur le consommateur sur la saison de la fraise en Suisse. Une demande valable pour la mise en rayon, ainsi que toute publication ;
  • être en mesure de prouver toute allégation de durabilité concernant l’assortiment.

Les dates de la tournée romande #Ramènetafraise

29.05.21Marché de Boudry (NE)
01.06.21Marché de Neuchâtel (NE)
02.06.21Marché de La Chaux-de-Fonds (NE)
04.06.21Marché de Fleurier (NE)
05.06.21Gare de Lausanne (VD)
12.06.21Gare de Genève (GE)
08.06.21Place fédérale (BE)
12.06.21Marché de Delémont (JU)
15.06.21Gare de Delémont (JU)
19.06.21Marché de Fribourg (FR)
27.09.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
29.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
29.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
09.09.21Semaine du goût Sion (VS)
25.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
26.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
05.10.21Les Jardins du Flon, à Lausanne (VD)
16.10.21Epicerie fine Côté Potager, à Vevey (VD)