31.3.2022, Barbara Pfenniger
La FRC est régulièrement contactée par des personnes perplexes lorsqu’à la lecture de l’étiquette d’un produit, elles découvrent qu’il contient de l’alcool. Elles dénoncent un manque de transparence. Point sur la question.
Il va de soi que le vin et la bière contiennent de l’alcool et on peut partir du principe qu’on en trouvera également dans le bâton au kirsch, mais pour bien des aliments, sa présence est inattendue pour les consommateurs. Si la composition indique en effet cet ingrédient, il n’y a pas d’avertissement sur la face avant des emballages. De plus, ces listes sont souvent longues et écrites en petits caractères, si bien que l’alcool est souvent seulement débusqué à la maison, au moment de passer à table. L’acheteur a l’impression d’avoir été dupé, d’autant plus lorsque le produit est destiné aux enfants.
Après un tour du marché, nous en avons trouvé dans neuf catégories de produits:
- Pains: bun ou pain avec graines pour hamburger, pain précuit
- Desserts: mousse au chocolat, panna cotta, vermicelles, tiramisu
- Pâtisseries: gâteau roulé, tranche farcie à la crème de chocolat, cannelé
- Sauces: dip ou sauce cocktail
- Friandises: pâte d’amande, leckerli, amaretti
- Traiteur: cocktail de crevettes
- Potages: soupe de poisson ou de homard, crème de tomate
- Charcuteries: mousse de foie de canard ou d’oie
- Pâtes: pâte à pizza
La FRC fait le point sur la question.
Que trouve-t-on sur l’emballage?
Actuellement, les fabricants doivent indiquer la teneur en alcool sur les bouteilles des boissons titrant plus de 1,2% vol. Avant 2007, il était obligatoire en Suisse d’indiquer «contient de l’alcool» sur les aliments dès 0,5% d’alcool. Certaines personnes recherchent toujours cette indication, mais hélas l’obligation a été supprimée. Suite à l’intervention de la FRC et des consommateurs, certains fabricants ont cependant fait figurer à nouveau cette information sur les emballages.
Quelle quantité d’alcool?
Il est à supposer que la plupart des produits n’en contiennent que très peu. La liste nomme les ingrédients par ordre décroissant de leur importance dans la composition. Donc si le porto dans la mousse d’oie arrive en avant dernière-position juste après le sel, on peut partir de l’idée que le produit contient très peu d’alcool. Mais la quantité n’est pas indiquée et le consommateur ne peut que spéculer. Un manque de transparence. A noter que l’alcool qui a servi à élaborer une préparation aromatisante entrant dans le produit fini n’a pas besoin d’être indiqué – toutefois la quantité de cet ingrédient indirect est très faible.
Qu’en est-il de la vente en vrac?
À la vente sans emballage et au restaurant, il n’est pas obligatoire d’indiquer les ingrédients par écrit. Certains le font sur une base volontaire, comme demandé par la FRC. Sinon le personnel de vente renseigne sur demande, comme chez le boulanger-pâtissier ou le chocolatier.
À quoi sert l’ajout d’alcool?
L’alcool est utilisé pour de nombreuses raisons dans les aliments: conservation, saveur, solvant… Les alcools utilisés pour le goût sont généralement spécifiés, comme le kirsch dans une truffe ou le cognac dans une terrine. L’alcool d’origine industrielle est employé dans les autres cas. On trouvera alors la mention «éthanol» ou «alcool».