Loisirs
Album photos, le test: vos souvenirs au labo
Archive · 13 octobre 2020


Anne Onidi
Journaliste scientifique
L’été, c’est fini! La nuit a pris l’ascendance sur le jour, l’insouciance des vacances paraît déjà bien loin. La période est idéale pour compiler ses photos ensoleillées dans des albums à feuilleter avec nostalgie ou à offrir aux prochaines fêtes de Noël. L’idée va d’ailleurs tellement de soi que les tests de services photo en ligne se multiplient en ce moment dans la presse de consommation européenne. En Suisse romande aussi: le magazine Bon à savoir a édité en septembre un comparatif d’albums photos. Si son sujet d’étude est identique au nôtre, nos résultats respectifs diffèrent sensiblement. La disparité réside dans les différences de méthodologies: chez nos collègues, c’est l’équipe rédactionnelle qui s’est chargée d’évaluer la qualité des albums et des logiciels. La FRC a, elle, confié cette tâche à un laboratoire spécialisé (pour le détail des critères, lire l'encadré ci-dessous).
Alors, que nous réserve donc ce test, réalisé en collaboration avec les émissions télévisées A bon entendeur et Kassensturz? Tout d’abord, huit albums à couverture rigide format A4, vendus à des prix divers: le plus cher (Pixum, 64 fr. 49) coûte 45% de plus que le plus économique (Aldi Suisse Photos, 44 fr. 35). Dans l’ensemble, les services éprouvés ont livré des produits de qualité. A l’exception du livre de Myphotobook, qui a montré des faiblesses manifestes, la bonne facture des ouvrages a convaincu. Mais c’est parfois sous la loupe que les différences se révèlent! Les logiciels peuvent aussi se démarquer grâce à des fonctionnalités intéressantes ou, a contrario, perdre des points faute d’options utiles et souhaitables. Enfin, de mauvaises expériences de commande ont évidemment abaissé la note dans ce critère. Tous deux dans le quatuor de tête, Ifolor et Bookfactory sont les seuls à imprimer leurs produits en Suisse. Et la palme du meilleur rapport qualité-prix revient à Smartphoto, qui occupe la deuxième place du test.
Pour une belle double page, privilégiez une image de qualité dont la définition est suffisante. Sinon, gare aux pixels, qui gâcheront le souvenir, par exemple, de la sortie en VTT!
Dégâts d’images
Les livres vieillissent-ils bien? Supportent-ils d’être ouverts à répétition au cours de leur existence? C’est ce que le laboratoire a éprouvé en les soumettant à une batterie de tests agressifs. Verdict: ce sont les encres d’Ifolor et de Smartphoto qui résistent le mieux à l’abrasion, tandis que celles de Fujifilm souffrent le plus. Les couleurs de Bookfactory et Cewe ont bien résisté à la lumière, alors que celles de Myphotobook en ont pâti. Pour le jaunissement, on inverse les rôles: le papier de Myphotobook ne jaunit guère, mais celui de Bookfactory et Cewe, si. Chez Myphotobook, le papier n’est pas utilisé dans le sens du défilement. Par conséquent, il ferme moins bien et sa reliure a une durée de vie limitée en raison des tensions dans le bloc du livre. Après plusieurs ouvertures et fermetures, la reliure adhésive s’est retrouvée fragilisée. Le comportement du livre à l’ouverture varie de médiocre (Myphotobook) à très bon (Ifolor, Smartphoto). Ces deux fabricants ont recours à une reliure dite leporello, idéale pour les photos imprimées sur deux pages, permettant d’obtenir une ouverture à plat, confortable pour consulter les albums. A noter également que seul le premier de notre classement utilise du papier photo aux halogénures d’argent, les livres des autres fournisseurs ont été produits avec le procédé d’impression numérique. Enfin, pour la reproduction des couleurs et des images, ce sont Bookfactory et Ifolor, toujours, qui ont obtenu les meilleurs résultats.
Dans notre test, l’illustration de l’arc-en-ciel avait pour fonction de permettre l’évaluation du rendu des couleurs.
Laborieuse conception
Mais avant de tenir en main son livre de souvenirs, il faut évidemment le concevoir. Avec une facilité qui varie d’un programme à l’autre. Sur le site d’Aldi, la fonction retour n’est pas disponible, ce qui peut être réellement ennuyeux lorsque, par exemple, une image a été définie comme arrière-plan de toutes les pages par mégarde. Faute d’annulation, il faudra enlever manuellement chaque image une à une. Ce désagrément mis à part, ce site est, avec ceux de Smartphoto, Bookfactory et Fujifilm, l’un des plus intuitifs et faciles à utiliser. Lors de la création du livre photo Fujifilm, le site s’est tout de même bloqué à deux reprises. Suite au premier arrêt, la commande a dû être complètement refaite, ce qui est frustrant.
Parfois, le livre reçu diffère de la commande. Ainsi, pour Ifolor, la police de caractère du titre ne correspond pas à celle définie en ligne. Un détail, peut-être, sauf pour ceux qui ont, justement, le sens du détail! Enfin, l’utilisation du dictionnaire s’avère de rigueur avec six sites sur huit. Seuls Cewe et Smartphoto ont intégré un correcteur d’orthographe dans leurs prestations.
Critères
Notre laboratoire a non seulement jugé la qualité d’image et de conception des livres photo, mais également la polyvalence des logiciels et le déroulement de la commande. Ces critères servent à établir la note finale de chaque produit.
PHOTOS | Grâce à des images de référence, deux experts ont entrepris des évaluations visuelles (rendu des couleurs, netteté des détails, qualité du noir, contrastes).
LIVRE | Les experts ont examiné la reliure, le sens du papier, l’alignement des photos imprimées en double page, le comportement du livre à l’ouverture et le procédé d’impression. Grâce à des tests physiques, ils ont jugé la résistance à 2000 ouvertures à 160°, à l’abrasion, à la lumière et au jaunissement.
LOGICIEL | Un bon outil de conception d’albu ms doit être fonctionnel, adaptable, doté de plusieurs langues de travail, personnalisable et intuitif. Pour juger ces points, le laboratoire s’es t appuyé sur 21 critères.
COMMANDE | Le prix, l’emballage, le système de facturation et le délai de livraison ont également été évalués.
«Le rendu à l’écran n’est pas représentatif.»
Emmanuelle Dault Ingénieure de laboratoire chez Ugra, centre suisse de compétence pour la technologie de l’impression et des médias.
A quoi faut-il être spécialement attentif en créant un album photos?
Il est important de bien vérifier les paramètres de base qui sont appliqués, comme par exemple si les photos ont un cadre, des ombres et les motifs de mise en page. En outre, pour avoir le meilleur rendu possible des couleurs et des contrastes, il est fortement conseillé d’activer l’optimisation automatique des images.
Quelles sont les erreurs à éviter?
Si la résolution d’une image est trop faible, une alerte est donnée à l’utilisateur. Vouloir malgré tout intégrer cette photo sous prétexte que le rendu à l’écran est bon est une erreur, car ce que voit l’utilisateur sur son ordinateur n’est pas représentatif de la qualité d’impression du livre photo. Au final, l’image sera pixélisée. Par ailleurs, si un logiciel ne permet pas d’imprimer une photo sur deux pages, il est périlleux de réaliser cette opération à la main. Le résultat imparfait ne vaudra pas le temps passé à bricoler.
Et les petits plus appréciables?
Certains fournisseurs offrent une impression Premium. Ce type de service, souvent combiné avec un papier de meilleure qualité, se paie plus cher, mais garantit un bon rendu. Le choix du type de papier photo va également influencer l’apparence de l ’album.
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