Mode de vie

Un mois, un défi: vivre sans frigo électrique?

Une série en mode «je» que la FRC partage avec vous sur ses expériences pour changer certaines habitudes. Ce mois: renoncer au réfrigérateur.
Maison et loisirs

Archive · 08 septembre 2020

Photo: Jean-Luc Barmaverain

Presque tous les légumes, viandes, laitages, jus, boissons se gardent au réfrigérateur. C’est oublier que cet appareil indispensable n’est entré dans la cuisine qu’en 1952. A l’échelle de l’histoire humaine, une vie bien courte, les gens ayant su s’en passer. Certains d’ailleurs, adeptes d’une forme de minimalisme, reviennent à des pratiques de conservation anciennes. Comme Marie Cochard, jeune mère de famille française, journaliste et auteure de Notre aventure sans frigo ou presque..., qui affirme manger mieux et pour moins cher. Soit.

Je me lance à mon tour, non sans scepticisme, évidemment en été pour augmenter la difficulté. Le laps de temps est suffisant pour éprouver quelques astuces, mais trop court pour mesurer une quelconque économie sur la facture d’électricité. Garder des légumes, un peu de lait pour le café du matin et quelques boissons au frais me semble essentiel. Après des recherches, je trouve comment bricoler un «frigo du désert». [Mode d'emploi dans notre série Do it yourself] Je prends deux pots en terre, dont l’un de diamètre plus petit, que j’emboîte l’un dans l’autre. Dans l’espace entre les pots, j’ai versé du sable mouillé, puis couvert le dispositif d’un linge épais et humide. L’évaporation va pomper la chaleur à l’intérieur du pot et créer du froid. Je suis très agréablement surpris par l’efficacité de ce nouveau frigo. Plus il fait chaud et sec sur le balcon, plus l’intérieur du pot est froid.

Le thermomètre extérieur indique 30 degrés; les aliments restent entre 12 et 16 degrés. Certes, la température est plus élevée que celle d’un frigo classique, mais elle est suffisante pour que les boissons laissent en bouche une sensation agréable de fraîcheur. Les légumes, eux, se conservent extrêmement bien. Ça tombe bien, je n’ai pas besoin de me lancer en parallèle dans la confection de conserves de légumes lactofermentés. Pour jouer le jeu, j’ai tout de même fait un test avec deux carottes. L’une, entreposée dans le frigo conventionnel, est devenue noire et toute ratatinée après dix jours et l’autre, placée dans celui du désert, semblait sortie du marché après une semaine grâce à l’humidité élevée des pots. Elle se conservera sans problème trois semaines.

Beurre à l’eau

Étonnamment, le beurre ne m’a pas donné de fil à retordre. Pour le garder à température ambiante sans qu’il rancisse, j’ai utilisé un beurrier à eau. C’est un bocal rempli d’eau légèrement salée, dans lequel l’on plonge, tête en bas, une cloche contenant le beurre. Privé d’air, il se conserve très bien, reste tendre et s’étale facilement.

Il aurait été faux de faire les courses tous les jours pour contourner la difficulté. Je me limite à deux approvisionnements par semaine. Les repas ont été planifiés soigneusement au préalable dans les quantités pour éviter un gaspillage inutile. Viande et poisson, les denrées les plus sensibles à la chaîne du froid, sont cuisinés le jour même; fromages et laitages se gardent quelques jours. Le lait qui me reste est transformé en yogourt, voire en fromage frais, caillé au citron ou à la présure de veau. J’ai connu à ce propos quelques échecs, la présure étant difficile à doser. Quelques grammes suffisent à faire cailler des dizaines de litres. J’ai eu l’air malin avec mes décilitres...

L’expérience s’est avérée intéressante, même si parfois ardue. J’en retiens trois principes: continuer à acheter chaque aliment avec soin, mieux calculer les quantités et développer l’art de transformer les restes. Mais j’avoue ne pas avoir boudé le plaisir de retrouver une mousse ultrafraîche en fin de soirée.

Publié dans FRC Mieux choisir sous le titre: Vivre sans frigo? pas pour un frileux

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