Alimentation
Un mois, un défi: Un petit plat commode ce midi ?
Archive · 07 juillet 2020

Un soupçon d’organisation au quotidien devait suffire à éviter à l’heure du déjeuner les salades toutes prêtes (à lire aussi Salades en sachet: le prix du confort), les fruits coupés en cubes ou en tranches et tous «ces» aliments sous plastique, destinés à être consommés à une vitesse proportionnelle aux déchets qu’ils engendrent. L’aventure a bien démarré. Pas de restaurant pour épargner mes finances. Du pain, un peu de jambon, des fruits et légumes frais et non conditionnés, parfois un yogourt à midi. Ou des restes de plats cuisinés chez moi. Les collègues scrutaient mes repas plus qu’à l’accoutumée. Et d’un coup, le drame: une avalanche de questions, de doutes, de remarques: «le pain, c’est de la convenience, j’espérais que tu le ferais toi-même», «le yogourt, pas sûr que ça n’en soit pas», «tes sandwichs, tu les fais?» et «ça se passe comment le soir?».
Convenience, le vocable est entré dans le jargon de l’équipe, utilisé 34 fois en moyenne par repas. Ma sale mine sur la photo s’explique parce que, après trois jours, non seulement je doutais de ma capacité à tenir le défi, mais surtout je ne savais plus très bien où s’arrêtaient les limites pour supprimer les produits de quatrième gamme, plats cuisinés et aliments transformés consommables sans préparation additionnelle. Je n’ai jamais été adepte des mets surgelés, j’aime cuisiner et j’ai plutôt tendance à couper mes légumes, voire à émincer ma viande. En revanche, j’achète souvent des sachets de salade déjà lavée, je donne parfois à mon fils des spätzli que quelques minutes dans une poêle suffisent à cuire. En dessert, je lui propose presque chaque soir une compote sortie du rayon frais dont je n’évalue que la teneur (allégée) en sucre.
Le temps de l’introspection
Après avoir analysé le panier de mon ménage, j’ai réalisé que j’étais un consommateur de convenience bien plus régulier que je ne le croyais. J’ai bien tenté les compotes maison, mais elles n’ont pas rencontré le même succès. Valait-il donc que je libère du temps pour ce piètre résultat? Car, de façon générale, tout l’attrait de «l’alimentation facile» dépend du temps que l’on peut, veut y consacrer. Sur cette base, on délègue aux producteurs et distributeurs une série de tâches chronophages.
Intransigeance sur les valeurs
La délégation ne tient toutefois pas qu’au temps disponible: les moyens techniques requis par telle recette, le savoir-faire, l’envie, voire l’humeur jouent leur rôle. Il me serait difficile de fumer mon saumon dans ma cuisine, alors qu’un simple éplucheur suffit à y peler les pommes de terre. En fait, les enjeux relatifs à la convenience se déclinent entre ces deux extrêmes. Entre elles, une série de tâches plus ou moins exigeantes que j’ai testées pour les besoins de l’exercice: cuire les betteraves, préparer ma pâte, mon tarama et mes blinis, cuire mes céréales, couper mes frites. Rien de vraiment compliqué, mais leur préparation ne m’est pas donnée tout le temps et requiert une énergie que je n’ai pas forcément.
Parce qu’il n’existe pas vraiment de consensus pour savoir jusqu’à quel point déléguer les tâches de cuisine à l’industrie, celle-ci ne cesse d’enrichir son offre. Alors, trois critères au moins m’ont aidé à y voir plus clair durant ces trente jours: la durabilité des modes de production et de distribution, la quantité de déchets et la qualité des produits. Leur évaluation est compliquée, et c’est ainsi qu’en voulant renoncer initialement à cette alimentation qui recourt trop souvent au «tout jetable», je me suis rappelé la raison d’être de la FRC: mener des «convenience analyses» que la grande distribution se garde bien de faire. Lesquelles font gagner du temps au consommateur pour faire un choix raisonné. Ça paraît simple dit comme cela, mais ça ne l’est pas.
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