6.3.2019, Barbara Pfenniger / Les petits-beurre Alnatura font partie des produits testés et commercialisés en Suisse. Leur teneur en acrylamide devrait être abaissée. FRC
Publié un an après la mise en application de la réglementation européenne sur l'acrylamide, un grand test pan-européen sur bon nombre de catégories de produits montre que les consommateurs doivent être mieux protégés, en particulier le jeune public. Sur la base de ces conclusions, la FRC réitère sa demande d’introduire enfin en Suisse une réglementation efficace.
Le nouveau règlement européen appliqué depuis avril 2018 exige des fabricants alimentaires et des restaurateurs d’appliquer des mesures efficaces pour garantir que les denrées restent en-dessous des valeurs de référence spécifiques pour chaque catégorie de produits concernant l’acrylamide. Ce contaminant – qui se forme lorsqu’un aliment riche en amidon est frit, cuit au four ou rôti à plus de 120 degrés –, est cancérogène et génotoxique. Les membres du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) ont testé l’efficacité de leur règlement en analysant 532 échantillons représentatifs. Résultats clés.
Pommes frites, pain toast et pain d’épice, céréales de petit-déjeuner, café et chicorée | Les valeurs de référence sont en général respectées dans ces catégories de produits, les teneurs en acrylamide des échantillons se situant en-dessous des seuils recommandés. Conclusion: comme l’exprime le règlement, son but est d’établir des teneurs plus faibles pour réduire l’acrylamide de manière continue. Il serait donc temps d’abaisser davantage les valeurs de référence actuelles pour améliorer la protection des consommateurs.
Aliments pour bébés, biscuits et chips aux légumes | Quelque 13% des aliments pour bébés dépassent la valeur de tolérance, tout comme 7,7% des chips et 6,3% des biscuits qui leur sont destinés. Ces produits doivent pourtant respecter une législation particulière en ce qui concerne la composition et l’étiquetage. Conclusion: ces produits nécessitent de toute urgence des valeurs limites plus contraignantes afin d’obliger les fabricants à améliorer leurs pratiques de fabrication. Les premiers parce qu’ils sont destinés aux plus jeunes, les derniers parce que les produits à la mode ne bénéficient d’aucune réglementation.
Un tiers des biscuits dépasse la valeur de référence (350 µg/kg). Or, parmi eux, beaucoup sont habituellement donnés aux tout petits (comme notre exemple en image). Plusieurs affichent des mascottes sur l’emballage pour les promouvoir . Ils devraient donc logiquement respecter la valeur de référence des produits pour petits enfants (150 µg/kg). Les 44 biscuits analysés ont été identifiés comme étant fréquemment consommés pas des enfants de moins de trois ans. Près de deux tiers dépassent cette valeur. Idem avec les snacks salés. Ce constat confirme la préoccupation des experts de l’EFSA, qui, après un examen exhaustif des travaux scientifiques, ont conclu qu’il s’agit d’un problème préoccupant de santé publique, notamment pour les enfants.
Les 27 échantillons de chips aux légumes contenaient en moyenne 1121 µg/kg, avec une valeur médiane de 830 µg/kg, donc presque le double de ce qu’on trouve dans les pommes chips. Il n’existe pas encore de valeur de référence pour cette sorte de snack. Les fabricants n’ont donc aucune obligation d’en abaisser la teneur en acrylamide. C’est d’autant plus regrettable que ces produits bénéficient d’une aura saine, car riche en légumes.
Pour aller plus loin: synthèse des résultats du BEUC