Télévision
Triple play: les concurrents de Swisscom sortent du bois
Archive · 02 mars 2012

Swisscom, c’est un peu le géant Sämtis de la légende bernoise: comme ce dernier a creusé la vallée de Schwendibach en piquant un somme, le géant bleu définit le paysage des télécoms en Suisse. Et les autres ne peuvent que suivre. Prenez le cas du triple play – soit l’offre combinée téléphone fixe, internet et télévision numérique, y compris la vidéo à la demande: jusqu’ici, seul Swisscom pouvait offrir ce panier garni sur l’ensemble (ou presque) du territoire. Or, justement, Sunrise a rebattu les cartes en janvier en lançant Sunrise TV.
L’opérateur est dès lors en mesure de proposer sa propre offre triple play partout en Suisse. Rien de spectaculaire ni de révolutionnaire, juste un pas dans le bon sens vers une concurrence salutaire: le consommateur a désormais le choix. Mais comment se déterminer ? Nos pistes.
Quatre acteurs sur le marché
Outre Swisscom et Sunrise, Cablecom propose aussi une offre triple play, mais bien évidemment limitée au réseau câblé. De même, des téléréseaux locaux – comme Naxoo à Genève, Citycable à Lausanne, Vidéo 2000 à Neuchâtel ou encore EBL – proposent également la totale (téléphonie, TV et internet) en s’associant avec des fournisseurs externes, dont Cablecom. Fin septembre 2011, un nouvel acteur, netDream, a également fait son apparition, regroupant neuf opérateurs valaisans, fribourgeois et vaudois (Sion, Sierre, Martigny, Monthey, Le Châble, Nyon, La Côte, Aubonne et Bulle). Objectif: avoir suffisamment de poids pour négocier avec les fournisseurs de services et de contenus.
Différences de prix peu significatives...
Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que Sunrise n’a pas joué son rôle de challenger, mais s’est au contraire aligné sur Swisscom: chez l’un comme chez l’autre, il faut débourser 125 francs par mois pour l’offre toutes options. Sunrise devrait toutefois bientôt proposer une offre d’entrée de gamme. Pour autant que vous vous trouviez dans une zone desservie, il vaut souvent la peine de comparer avec les tarifs des téléréseaux locaux, souvent très attractifs. Ceux de la coalition netDream, par exemple, proposent un «pack» à 99 francs par mois (pour l’instant uniquement disponible au Châble, à Martigny, à Monthey et à Bulle).
... et fonctionalités standards
La TV numérique offre tout un lot de fonctionnalités, plus ou moins standards: contrôle parental, live pause, start-over (lire encadré), programmation à distance, guide TV, etc. L’offre de Sunrise vient avec un petit plus, nommé Comeback TV. De quoi s’agit-il ? Cette fonction garde en mémoire les 28 dernières heures de programmes sur 40 chaînes. De quoi se constituer un fabuleux trésor de guerre. Fini le stress pour regarder une émission ou une série à l’heure dite, il suffit d’enclencher sa machine à remonter le temps! Une manière de créer sa propre chaîne de VOD, certes limitée aux dernières 28 heures.
Une killer application ? Swisscom a en tout cas réagi, puisqu’il va proposer un service similaire dès la mi-2012. Reste un petit point d’interrogation, car la fonction Comeback défrise la SSR. En effet, la régie voit d’un mauvais œil un service qui libère le spectateur de l’horaire. Les tarifs publicitaires sont négociés en fonction de l’heure de diffusion, et les annonceurs paient le prix fort pour avoir droit au prime time, pas pour une «rediffusion» au milieu de l’après-midi via Comeback…
La VOD, nerf de la guerre
Voilà un sigle dont il faudra se souvenir: la VOD – ou vidéo à la demande – permet d’accéder à un large catalogue de films ou de séries, en payant à la pièce et sans dépendre de la programmation des chaînes de télévision. De quoi inquiéter les diffuseurs traditionnels, la RTS en tête, et faire saliver les autres: pour Swisscom, Cablecom ou Sunrise, c’est l’occasion de devenir non plus seulement des fournisseurs de services mais aussi de contenus. Tous les acteurs du triple play se sont d’ailleurs mis à la VOD.
Le problème, c’est que c’est un travail de longue haleine. Il faut négocier les droits, et la mise à disposition de certains films (notamment les nouveautés) est souvent limitée dans le temps. Bref, ce n’est pas encore la panacée, mais les offres vont se développer. Cablecom va ainsi étendre son offre romande en 2012, couvrant l’ensemble du territoire d’ici à la fin de l’année. En attendant, parmi les acteurs du triple play, c’est Swisscom qui a actuellement le catalogue le plus fourni, avec environ 1500 films en français.
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