Assurance mobilité

Surtout, ne bougez plus !

Couvrir son smartphone contre les risques est une vraie gageure, tant les assureurs maîtrisent l’art de l’esquive.
Argent Assurances Droit et contrats Garantie

Archive · 03 septembre 2013

Chute ou impact? Relisez votre contrat attentivement et choisissez vos mots. Photo: Brett Jorgensen/shutterstock.com

Difficile de ne pas repartir avec une assurance à l’achat d’un téléphone ou d’une tablette: les vendeurs déploient des trésors de persuasion pour une signature. Or, comme la Permanence de la FRC en fait souvent l’expérience, il est ensuite très difficile de faire valoir ses droits, tant la couverture prévoit des exceptions, comme autant de faux-fuyants. Florilège.

L’assurance prend l’eau

Si beaucoup d’assurances couvrent les dommages dus à l’eau, la grande majorité d’entre elles excluent les problèmes d’«humidité». Une nuance parfois difficile à saisir. Ainsi, Swisscom assure le dégât d’eau, mais pas les dommages dus aux «conditions atmosphériques», donc à la pluie. De même, l’«oxydation» est exclue par l’assurance vendue par Sunrise, qui couvre pourtant les dommages dus aux «liquides». Bref, la clause «humide» est un des motifs les plus fréquents de non-entrée en matière. Mobilezone est donc allé à contre-courant en lançant fin juin sa gamme Secure en collaboration avec Allianz: les dommages dus à l’humidité sont spécifiquement couverts, y compris ceux dus à la pluie, au brouillard et à d’«importantes différences de température». La société en a fait le nerf de sa communication, pêchant même au large: autre spécificité du produit, sa souscription est possible jusqu’à 30 jours après l’achat, y compris pour un téléphone acheté ailleurs.

L’assuré tombe de haut

Les tours de passe-passe sémantiques ne s’arrêtent pas au milieu aquatique: défiant la physique, Sunrise assure ainsi contre la «chute», mais pas contre les «impacts». Un exemple des multiples échappatoires que les assureurs se ménagent dans les conditions générales. Choisissez donc bien vos termes et soyez précis dans la façon de présenter le sinistre.

Franchise et prix

La fourchette de prix oscille grosso modo entre 2 et 19 francs par mois. Le tarif dépend notamment du prix de l’appareil, de la durée d’assurance et des risques couverts. Toutefois, les primes les plus basses (chez Swisscom, Sunrise ou Mobilezone notamment) sont toujours assorties d’une franchise, en l’occurrence de 50 francs. Quant à Orange, il joue les mauvais élèves: son assurance ne prévoit pas de franchise, mais l’opérateur se réserve le droit de facturer un montant forfaitaire dans des «cas déterminés selon sa libre appréciation».

Question de durée

Dans la majorité des cas, le contrat est conclu pour 12 ou 24 mois. Mais Orange se distingue de nouveau, puisque ses conditions prévoient un renouvellement automatique pour 12 mois au terme de la durée du contrat. Or assurer son smartphone au-delà de 24 mois paraît aberrant, compte tenu de l’obsolescence rapide de ces produits. D’autant que nombre d’assurances – dont celle d’Orange – excluent les risques liés à l’usure!

Faut-il s’assurer?

C’est la question de fond. Et compte tenu des exercices d’esquive virtuoses que constituent les conditions générales, on peut difficilement le recommander. Si on met en balance les risques effectivement couverts et la chance d’être remboursé, le jeu en vaut rarement la chandelle. D’autant que le budget peut être conséquent: l’assurance Mobilezone Secure plus, celle qui offre la couverture la plus large sur le papier, revient tout de même à 18 fr. 95 par mois dans sa version haut de gamme. Pour un iPhone 5 à 64 Go (969 francs, prix catalogue), cela reviendrait à 454 fr. 80 pour 24 mois, soit un peu moins de la moitié du prix du téléphone…

 

Voir le tableau comparatif des assurances proposées par les opérateurs suisses

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