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Non-répercussion de l'euro sur les prix finaux : les revendications de la FRC

Nul besoin d'être un as de la finance pour faire le calcul: la baisse de l'euro est une tendance lourde. Ainsi, la monnaie européenne, qui valait encore 1 franc 51 fin août 2009, a chuté à 1 franc 37 le 10 novembre 2010, pour flirter aujourd'hui avec la quasi-parité.

Archive · 23 août 2011

Dossier: Taux de change franc suisse - euro

On ne sait si le "rétablissement" vers 1 franc 10 sera durable. Toujours est-il que la dégringolade de l'euro se situe aux alentours de 20 % depuis une année. Pourtant, les prix des produits fabriqués et importés de l'UE, eux, ne diminuent pas ou de manière très symbolique.

Les exemples de prix surfaits en Suisse sont légions. Mais personne ne veut endosser la responsabilité de ce dysfonctionnement et chacun n'a de cesse de se renvoyer la balle. Il est clair que certains acteurs du marché ne respectent pas une loyauté minimale envers les consommateurs et s'enrichissent indûment sans aucune valeur ajoutée au produit ou au service. Qui plus est : les conditions du marché devaient s'améliorer grâce au Cassis de Dijon et l'autorisation des importations parallèles. Or, on n'en voit pas de résultat. La concurrence ne fonctionne pas.

Les consommateurs se sentent arnaqués, leur patience est à bout. Ils n'ont d'autre choix que de chercher à échapper à la mainmise d'entreprises qui agissent si peu dans leur intérêt et vont notamment faire leurs courses de l'autre côté de la frontière. Une telle situation est évidemment néfaste pour l'économie suisse. Alors qu'au contraire, en répercutant les gains de change, le pouvoir d'achat des Suisses serait accru, ce qui stimulerait le marché intérieur par une consommation soutenue. Une telle amélioration du pouvoir d'achat particulièrement importante en période de crise annoncée.

Les revendications de la FRC

  1. Ajustement rapide à la baisse des prix Les consommateurs se sentent les dindons de la farce. Ils perdent confiance, tandis que les distributeurs perdent des marchés qui seront difficile à reconquérir si les consommateurs prennent l'habitude de s'approvisionner à l'étranger. La balle est dans le camp des distributeurs.
  2. Des boycotts possibles Si besoin est, la FRC est prête à soutenir un boycott organisé par des distributeurs à titre d'exemple sur une série de produits envers des importateurs ou fabricants qui ne répercutent pas les gains de change.
  3. Un problème structurel Les prix surévalués en Suisse sont aussi d'ordre structurel et pas seulement liés à la baisse de l'euro. Les fabricants et/ou les importateurs fixent des prix spécifiquement élevés pour le marché suisse qui ne peuvent être justifiés économiquement. Pour contrer cette pratique discriminatoire, il faut renforcer la loi sur les cartels (Lcart). Dans un premier temps, nous demandons au Conseil fédéral d'utiliser toute sa marge de manœuvre en adaptant les ordonnances. Dans un deuxième temps, il faut intégrer procéder à une révision de la Lcart.
  4. Pas d'obstacles à la Lcart Il faut aussi enlever les entraves à une application entière de la Lcart actuelle, que ce soit au niveau des procédures, de l'interprétation actuellement trop timorée et restreinte de la notion de la position dominante.
  5. Un Monsieur Prix plus musclé Le Surveillant des prix doit intervenir dans son domaine de manière plus offensive. Actuellement il n'utilise pas toute sa marge de manœuvre.
  6. Les autorités doivent agir Le Conseil fédéral doit donner ordre à la Commission de la concurrence (Comco) d'ouvrir des enquêtes, sur les accords verticaux notamment, et à Monsieur Prix d'agir dans le champs de ses compétences. A terme, il faut examiner dans quelle mesure une extension de ses compétences est judicieuse et complémentaire à l'action de la Comco.
  7. Renforcer la concurrence Le Conseil fédéral doit donner des moyens supplémentaires à ces deux instances pour qu'elles puissent multiplier leurs interventions et les mener à terme rapidement.
  8. La FRC reste intransigeante En aucun cas, la FRC acceptera des propositions visant à affaiblir la protection actuelle des consommateurs, comme le demandé le commerce de détail, en ce qui concerne la déclaration d'origine des produits. C'est une avancée essentielle dans la transparence du marché qui permet aux consommateurs de choisir en connaissance de cause.

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