10.2.2017, Sandra Imsand / La cote d'amour avec certains sites de rencontres est dans le rouge: un exemple avec The Casual Lounge - Shutterstock.com
S’inscrire sur une plate-forme en ligne pour trouver l'âme sœur? L'opération se règle bien souvent en un clic. Se défaire du contrat relève en revanche du cauchemar administratif pour certains. Témoignage avec The Casual Lounge.
Trouver l’amour ou vivre une aventure érotique: internet dope le nombre des opportunités, les sites de rencontres ont bel et bien le vent en poupe. Mais l’internaute peut, lui, essuyer des vents contraires, une aventure dont témoigne Gilles* qui s’est inscrit en novembre 2015 à The Casual Lounge. Il contracte un abonnement pour six mois auprès de ce site érotique. Coût du package VIP: 480 francs.
Après quelques utilisations, le Genevois est déçu des services proposés par la plate-forme. Il décide alors de résilier son abonnement avant que celui-ci ne soit reconduit automatiquement le 27 mai 2016. Une opération d’apparence banale, mais qui a pris des dimensions kafkaïennes! Tout d’abord, Gilles contacte une adresse e-mail, en France, qui apparaît lorsqu’il se connecte à son compte pour faire part de sa décision. On lui répond alors que la société n’accepte pas les résiliations par message électronique pour des «raisons de sécurité», qu’il faut adresser un courrier ou un fax à la société, basée à Munich, en Allemagne. Selon les conditions générales, le préavis pour un abonnement de six mois est d’au minimum six semaines. En envoyant son courrier courant mars 2016, Gilles est donc dans les temps.
Renouvellement automatique
Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Gilles continue de recevoir des propositions de rencontres sur sa messagerie. C’est pourquoi mi-juin, il recontacte The Casual Lounge pour s’assurer qu’il est bien désinscrit. A ce moment-là, la société accuse réception de la résiliation et lui demande son code de résiliation, information qui se trouve dans son compte, mais bien cachée dans les préférences. Gilles fait parvenir ce code par e-mail dans la foulée. Quelques jours plus tard, quelle n’est donc pas sa surprise quand il reçoit une nouvelle facture de 485 francs pour prolongation automatique de l’abonnement. Un avis de débit qu’il fait bloquer par la banque.
Affaire réglée, donc? Hélas, non, toujours pas. Gilles continue de recevoir des courriers électroniques de The Casual Lounge. C’est pourquoi, en décembre, il demande une confirmation de désinscription. Immédiatement après, une société de recouvrement allemande le somme par e-mail de payer la somme de 563 euros. La cause: sa résiliation n’a pas été enregistrée, l’abonnement court donc encore. Au fil des échanges, les e-mails de la société deviennent de plus en plus menaçants. Inquiet, Gilles refait une nouvelle lettre de résiliation, par fax cette fois, selon ce que demandent les conditions générales, indiquant avoir déjà fait la démarche en mars.
Mai 2017 au lieu de 2016!
Miracle, il reçoit alors un e-mail d’une adresse en .ch qui lui confirme sa désinscription… mais pour le 28 mai 2017. Avec l’aide de la FRC, Gilles renvoie un message aux deux adresses, en France et en Suisse, pour indiquer que l’abonnement avait pris fin en mai 2016 déjà et demandant confirmation de la désinscription ainsi que la fin du harcèlement par la compagnie de recouvrement allemande. E-mail resté lettre morte… De plus, d’après le registre du commerce de Zoug, la filiale suisse est en liquidation depuis le mois de décembre. 2016. Ce casse-tête n’a pas encore trouvé son épilogue.
Le cas de Gilles n’est de loin pas isolé. Sur internet, les avis négatifs pullulent sur The Casual Lounge. Tous évoquent le même problème au moment de résilier un abonnement. Les e-mails reviennent en retour, les fax restent sans réponse. Une attitude qui au mieux relève d’une immense désorganisation de l’entreprise, mais restons vigilants afin de nous assurer que la limite soit franchie. Pour l’heure, et dans le doute, le meilleur conseil reste d’éviter de s’inscrire sur cette plate-forme.
*Prénom d’emprunt