Durabilité

Plastique: la guerre de la communication

Les distributeurs se battent à coups d’annonces grandioses sur le recyclage. Mais ce n’est pas si simple.

Alimentation Emballages et étiquetage Enjeux collectifs Impact environnemental Transparence Maison et loisirs Déchets et recyclage

Archive · 07 juillet 2020

Mi-juin, Migros lançait un projet de reprise des emballages en plastique avec la mise en place de sacs de collecte payants. Moins d’une semaine après, Coop annonçait l’introduction d’une bouteille en PET 100% recyclé. Voilà qui démontre l’enjeu stratégique autour de la revalorisation du plastique, le consommateur exigeant des mesures concrètes allant dans ce sens. Pourtant, il est difficile de distinguer les initiatives qui agissent véritablement en faveur de l’environnement de celles qui relèvent du greenwashing (une bouteille d’eau minérale infiniment plus polluante que l’eau du robinet, mais conditionnée dans un contenant recyclé par exemple).

Selon l’Office fédéral de l’environnement, un million de tonnes de plastique sont utilisées chaque année en Suisse, dont 37% d’emballages. Or certains ont une durée de vie d’à peine quelques minutes. C’est donc le mode de consommation qui est à revoir, car le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas! Paniers contractuels, magasins en vrac, achats chez les producteurs offrent une solution. Mais le duopole Migros-Coop reste incontournable dans les habitudes d’achat (70% du marché). Pour que l’effet soit tangible, ces deux acteurs doivent être force de propositions.

Le plastique brûlant très bien, l’industrie a tendance à le valoriser thermiquement. Une aberration, ce matériau étant issu à 99% de ressources fossiles (pétrole et gaz). Or l’argument entrave le recours à la collecte de la matière en vue de la recycler dans des filières ad hoc. Le gain écologique, pourtant, se justifie.

Les démarches sérieuses de la part de la grande distribution sont louables. Cependant, le consommateur est encore trop souvent considéré comme la variable d’ajustement dont dépend leur succès: trier, rapporter ses déchets et contribuer financièrement, parfois même à double. Les détaillants devraient faire leur part. Enfin, proposer des solutions de collecte et/ou de recyclage ne dédouane pas des efforts à prodiguer en amont pour réduire les emballages, en plastique ou non. Et dans ce secteur, tout reste à faire ou presque.

Lire aussi L’envahisseur aux mille visages.

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