Agriculture

OGM: demain, dans les assiettes ?

Berne et Bruxelles veulent ouvrir grand la porte aux nouvelles techniques génomiques. Prudence.

Alimentation Agriculture Emballages et étiquetage Enjeux collectifs Transparence

Archive · 05 septembre 2023, Mis à jour le 29 février 2024

Les craintes se confirment: le 7 février, le Parlement européen a validé le projet de règlement proposé par la Commission en 2023. Celui-ci assouplit largement les règles qui s’appliquent aux organismes issus des nouvelles techniques génomiques (NGT), notamment CRISPR/Cas. Si ces dispositions sont adoptées, plus de 90% des variétés actuellement en développement pourront être mises en circulation sans évaluation des risques. Il y a toutefois une bonne nouvelle: les eurodéputés ont décidé de maintenir l’étiquetage obligatoire de tous les OGM, quelle que soit la technique. La liberté de choix des consommateurs resterait garantie. Un soulagement!

Les milieux favorables aux OGM poussent depuis des années à déréguler les «nouvelles techniques génomiques» (NTG). Avec succès, puisque le Parlement a chargé le Conseil fédéral d’élaborer d’ici mi-2024 une proposition visant à assouplir le moratoire. Le projet de règlement publié par la Commission européenne pourrait bien lui servir de modèle. Il propose qu’une large part des plantes NTG ne fassent l’objet d’aucune évaluation des risques ni étiquetage pour les consommateurs, leur ôtant ainsi la liberté de choisir ce qu’ils mangent.

Pourquoi? Pour la Commission européenne, les NTG permettent des «végétaux améliorés, résilients au changement climatique et résistants aux organismes nuisibles, nécessitant moins d’engrais et de pesticides ou offrant des rendements plus élevés». Un joli miroir aux alouettes qui fait fi de la réalité des variétés disponibles ou sur le point d’être mises sur le marché. Surtout, un point de vue qui évacue la nécessité de réformer nos systèmes agroalimentaires en profondeur pour affronter les défis actuels.

Croire aveuglément aux bienfaits de ces technologies est aussi absurde que de vouloir purement les interdire. Pour autant, il est capital de maintenir l’évaluation des risques, la traçabilité des produits et l’étiquetage transparent prévus par la loi actuelle. Aussi, la FRC a signé un manifeste exigeant l’encadrement des nouvelles comme des anciennes méthodes aux côtés de 60 organisations dont l’Alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique.

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