Automobiles
Moins «vertes» qu’il n’y paraît
Archive · 27 mai 2014

Vous souhaitez acquérir une voiture plus respectueuse de l’environnement que votre véhicule actuel? Armez-vous de patience: le choix risque de tourner au casse-tête. Essence, diesel, biogaz, traction hybride ou électrique… Choisir la motorisation est déjà une gageure. Mais, surtout, les outils mis à disposition des consommateurs comme aide à la décision sont tout sauf faciles à comprendre.
Principal élément de référence, l’étiquette-énergie, qui équipe en Suisse depuis 2003 les voitures de tourisme neuves, est en première ligne. Comme pour les appareils électroménagers, ce dispositif placé sous la responsabilité de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), en collaboration avec le Touring Club Suisse (TCS), peut donner des résultats assez déroutants. Ainsi, l’étiquette-énergie classe dans la catégorie la plus performante des véhicules aussi différents qu’une Mercedes Classe A diesel consommant 3,6 litres aux 100 kilomètres et produisant 92 g/km de dioxyde de carbone (CO2) qu’une Audi A5 coupé affichant une consommation et des rejets de gaz à effet de serre quelque 25% plus élevés…
«Pour le grand public, il peut être difficile de comprendre pourquoi des voitures présentant de telles différences se trouvent dans la même catégorie, concède Sabine Hirsbrunner, chargée de communication à l’OFEN. L’étiquette-énergie pondère la consommation et l’émission de CO2 de tous les modèles par le poids du véhicule. Cette mesure vise à inciter les acheteurs à choisir un véhicule performant, quel que soit le segment.»
Influence du poids du véhicule
En clair, l’étiquette-énergie ne veut pas désavantager des véhicules lourds (tout-terrain, utilitaires sportifs) par rapport à de petites citadines. Ce qui explique pourquoi, selon l’étiquette-énergie, il vaut mieux acheter une limousine comme une Alfa Romeo Giuletta de 2 litres, estampillée «A», que certains modèles de Fiat Panda consommant, au final, trop, en regard de leur poids plume. La prise en compte du poids explique également en partie la surreprésentation de voitures diesel dans le classement, lesquelles supplantent souvent des motorisations à essence, voire même hybrides ou fonctionnant au gaz naturel.
Economique du point de vue énergétique ne rime donc pas forcément avec écologique. D’autres classements, comme le guide EcoMobiListe établi par l’Association Transports et Environnement (ATE), fournissent une tout autre lecture. En attribuant un score considérant non seulement des rejets de CO2 mais aussi des nuisances sonores, ainsi que l’émission de particules fines et d’oxyde d’azote, ce classement fait la part belle aux véhicules fonctionnant à base de gaz naturel.
Reste une question: les données fournies par les constructeurs et sur lesquelles se basent les autorités fédérales sont-elles fiables? Si le site internet du TCS indique que, pour les 315 voitures testées depuis 1996, «les examens sur le banc d’essai confirment les données de consommation fournies par les constructeurs et les importateurs automobiles», d’autres n’en sont pas aussi convaincus.
Nouvelle donne en 2017
L’émission A Bon Entendeur diffusée le 11 mars dernier cite ainsi un récent classement établi par le laboratoire de test de l’ADAC – l’homologue du TCS pour l’Allemagne –, estimant à près de 25% la différence en moyenne entre les chiffres de consommation d’essence et d’émission de CO2 mesurées, et les valeurs annoncées par les constructeurs. Un problème qui concernerait le protocole de test européen auquel sont astreints les constructeurs, trop éloigné des conditions de route que tout conducteur rencontre au volant et qui sous-estimerait la consommation réelle. Un nouveau test devrait ainsi être imposé aux constructeurs à l’horizon 2017.
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