20.2.2013, Réd.
Le Secrétaire général de la FRC s'exprime dans les colonnes de "24 heures" et de "La Tribune de Genève" suite au scandale des plats pré-cuisinés à la viande de cheval.
A chaque jour sa révélation: lundi, c’était les produits Hilcona qui étaient bannis des enseignes Coop et Manor. Hier, c’était au tour de Nestlé d’être éclaboussé à travers sa gamme Buitoni. Peut-on dès lors être sûr de ce qu’on mange? « Non, répond Mathieu Fleury, et c’est inacceptable. »
Dans 24 heures et La Tribune de Genève, le Secrétaire général de la Fédération romande des consommateurs relève l’échec de l’auto-contrôle: « Même s’il fait l’objet d’une correction énergique et que les distributeurs prennent les choses très au sérieux, je rappelle que l’auto-contrôle doit être effectué avant la mise sur le marché d’un produit. » Les contrôles doivent être renforcés, malgré la « complexité de la chaîne et la multiplication des intermédiaires ».
De même, Mathieu Fleury estime qu’il faut augmenter les moyens à disposition des chimistes cantonaux, afin qu’ils puissent faire des contrôles « plus fréquents et percutants ». En outre, ils ne devraient plus seulement concentrer leurs tests sur les risques sanitaires, mais aussi sur la « tromperie économique ». Les deux étant liés: « Si des industriels sont capables de nous mentir sur la composition d’un produit, ils peuvent aussi nous tromper en nous vendant des produits dangereux pour la santé. »
Consommateur victime
Le consommateur, en quête constante de prix bas, est-il aussi responsable de ce qui lui arrive? « Demander des prix justes est légitime. Mais face à un produit au-dessous d’un certain prix, le consommateur doit bien sûr savoir que sa qualité va en pâtir. »
Certes, la FRC prône une consommation responsable, admet Mathieu Fleury, mais cette responsabilité doit être partagée avec les distributeurs. « Dans le scandale actuel, face à une fraude pénalement répréhensible et dictée par la recherche du profit, le consommateur est clairement une victime. »
La FRC va-t-elle porter plainte? « C’est à l’Etat de remplir cette fonction, vu l’ampleur de la fraude. Mais nous examinons la possibilité que nous donnerait la Loi sur la concurrence déloyale de porter plainte. » Une chose est sûre: les coupables doivent être condamnés. » Il faut savoir qui est le délinquant qui a trompé volontairement et qui a fait passer le produit par négligence. »
Renverser la vapeur
La FRC va notamment user de ses relais à Berne, faire pression sur les politiques. Et continuer à taper sur des clous qu’elle martèle depuis des années, notamment l’amélioration de l’étiquetage.
« Il faut aussi garantir un haut pourcentage d’aliments suisses pour qu’un produit obtienne le label Swissness, souligne Mathieu Fleury. Le thème des produits hautement transformés sera discuté par les Chambres fédérales en mars, dans le cadre de la révision de la Loi sur les denrées alimentaires. Jusqu’ici, les élus n’allaient pas dans le sens d’une plus grande vigilance. Mais vu le scandale actuel, il faut renverser la vapeur. »
La FRC préconise aussi une hausse drastique des amendes pour les fraudeurs, qui se limitent actuellement à 40000 francs. « Les coupables sont obnubilés par l’argent, il faut donc toucher leur porte-monnaie. »
Voir aussi notre dossier: le scandale « Horsegate »