Contaminant alimentaire

L’UE limite la contamination par l’acrylamide. A quand la Suisse?

L’Union européenne a adopté un nouveau règlement pour diminuer la teneur de ce cancérogène probable dans les aliments. Il est temps que la Suisse suive ces avancées favorables à la santé des consommateurs, notamment des enfants.
Alimentation

Archive · 19 juillet 2017

L’acrylamide, un contaminant cancérogène probable, se forme lorsque des aliments riches en glucides et en asparagine (un acide aminé) sont cuits ou frits à hautes températures dans des conditions non conformes. Sont concernés des produits à base de pommes de terre, de céréales ou de grains de café.

Le nouveau règlement européen va changer la donne chez nos voisins. Il oblige en effet les fabricants à mettre en place des procédures pour diminuer la teneur en acrylamide des aliments. Ils doivent par exemple choisir la bonne variété végétale, qui doit être cultivée avec l’engrais adéquat, stockée et transportée correctement, préparée et chauffée selon les bonnes pratiques avec suffisamment d’humidité. Ces mesures précises doivent être mises en place lors de la production de frites et chips, pain, céréales de petit déjeuner, biscuits et biscottes et produits de boulangerie, café en grains et soluble ainsi que les aliments pour bébés.

Les nouveautés positives pour les consommateurs :

  • Chaque branche, y compris les fast-food, devra mettre en place un système spécifique pour diminuer l’acrylamide dans ses produits et contrôler les teneurs.
  • Les instructions de cuisson pour les consommateurs doivent être inscrites de manière précise sur les emballages pour limiter la formation d’acrylamide pendant la cuisson à domicile (p.ex. frites congelées).
  • Presque toutes les valeurs indicatives ont été baissées.
  • Ces valeurs indicatives devront être revues tous les trois ans.

La FRC et ses collègues européens du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) militent pour l’instauration de valeurs limites obligatoires et regrettent donc le maintien de valeurs indicatives. Cependant, le nouveau règlement prévoit la possibilité de fixer des limites contraignantes pour certains aliments. Cet élément pourrait bien constituer, sous une formulation prudente, une avancée majeure pour la sécurité des consommateurs. On pense notamment aux aliments pour les enfants, groupe de consommateur considéré comme particulièrement à risque d’après l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

La FRC va continuer de suivre ce dossier, et demander aux autorités suisses de mettre enfin sur pied un système équivalent à celui de nos voisins. Nos enfants le valent bien.

 

Quelques exemples des nouvelles valeurs indicatives adoptées par l'Union européenne:

Ancienne valeur indicative (µg/kg) Nouvelle valeur indicative (µg/kg)
Pommes frites prêtes à la consommation 600 500
Pommes chips 1000 750
Pain à base de blé 80 50
Autres pains (humides) 150 100
Céréales pour le petit déjeuner
  • Produits à base de céréales entières
  • Produits à base de blé et de seigle
  • Produits à base de maïs, d’avoine, d’épeautre, d’orge, de riz
 

400

 

300

 

200

 

300

 

300

 

150

Biscuits et gaufrettes 500 350
Biscuits salés 500 400
Pain croustillant
(type Knäckebrot)
450 350
Pain d’épice 1000 800
Café torréfié 450 400
Café instantané 900 850
Succédanés de café (à base de céréales) 2000 500
Biscuits et biscottes pour nourrissons et enfants en bas âge 200 150
Préparations à base de céréales pour nourrissons et enfants en bas âge 50 40

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