Assurance maladie
«LiMA-térielle» liste de prix
Archive · 03 mai 2016

Si l’assurance maladie de base couvre les soins, elle prend aussi en charge le coût d’un certain nombre d’articles de santé. La liste complète, la LiMA, s’étale sur une centaine de pages, se télécharge sur le site de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et indique également les prix maximaux remboursés pour chacun.
Problème: les prix des articles de la LiMA sont librement fixés par le fabricant, et augmentés de la marge des importateurs, grossistes, pharmaciens. L’assurance de base, elle, rembourse sur ordonnance. Et ce jusqu’à concurrence d’un prix par type de produit fixé par le Département de l’intérieur. La logique du système reste à prouver.
En mars 2016, Kassensturz dénonçait avec virulence les prix surfaits de la LiMA. La paire de cannes remboursées 81 francs, alors que sur le marché les prix démarrent à 17 francs, est un des exemples présentés par l’émission alémanique pour conclure au gaspillage de dizaines de millions de francs par an. Le reportage prête toutefois à penser que tous les prix de la LiMA sont surfaits. Or c’est loin d’être une généralité. Certes, 81 francs pour l’achat de cannes c’est trop, mais la LiMA en prévoit aussi la location, à 55 centimes par jour, ce qui devient déjà plus raisonnable.
A l’inverse, pour d’autres appareils, il arrive que le plafond de remboursement ne couvre pas la dépense: 436 francs pour des appareils auditifs, deux fois 180 francs pour des verres de lunettes d’enfant ou encore pas plus de 39 francs pour des semelles orthopédiques. Ces montants ne suffiront pas dans certains cas, et le solde sera à charge du patient.
Soyons mathématiques
C’est un problème auquel sont aussi confrontés les assistants sociaux de Pro Infirmis. «Notre premier outil est la liste de l’OMAI, soit les moyens auxiliaires de l’assurance invalidité, explique Monique Richoz, directrice de l’antenne vaudoise. Là aussi, les montants fixés ne suffisent parfois pas, typiquement pour les appareils auditifs ou les prothèses de nouvelle génération.»
A plusieurs reprises déjà, la FRC a dénoncé le côté aléatoire de la fixation de ces prix, tantôt trop élevés, tantôt trop bas. En lieu et place des prix libres, elle demande que le prix de fabrique des moyens auxiliaires soit fixé par l’OFSP, en tenant compte des prix moyens relevés dans les pays voisins, et que les marges soient calculées mathématiquement. Ce dossier est également suivi de près par Monsieur Prix, qui va jusqu’à demander l’obligation de remboursement des moyens et appareils achetés à l’étranger.
L’OFSP promet de revoir sa copie. Quant aux consommateurs, ils ont bien entendu aussi un rôle actif à jouer en exigeant le meilleur rapport qualité/prix (lire encadré).
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