Primes 2013
Les comparateurs en ligne peuvent mieux faire
Archive · 06 novembre 2012

Cet automne, dois-je changer de caisse maladie? Pour le savoir, des centaines de milliers d’assurés consultent les comparateurs de primes sur internet. Un réflexe assez naturel, car, avec plus de 60 assureurs dans le pays, impossible d’effectuer soi-même ce fastidieux travail. Cinq sites se partagent le marché helvétique: priminfo.ch, le comparateur de la Confédération, et vzonline.ch, qui ne sont pas commissionnés par les assureurs, ainsi que trois comparateurs commerciaux, billiga.ch, comparis.ch et bonus.ch. Une offre étendue donc, mais que valent les résultats affichés?
Du business avant tout
Nous avons mis à l’épreuve ces comparateurs au moyen de profils-types inspirés des deux pages précédentes. En prenant l’exemple d’un «adulte avec modèle standard et franchise minimale», aucune divergence n’apparaît dans les résultats affichés par les comparateurs. En revanche, pour le profil «jeune adulte avec modèles alternatifs et franchise maximale», on constate que seul billiga.ch affiche des résultats aussi complets que priminfo.ch.
Interrogés, bonus.ch et comparis.ch expliquent qu’ils masquent certains résultats «pour faciliter la compréhension et équilibrer la concurrence». En clair, ils décident à la place de l’assuré de ce qui est bon pour lui. Une pratique pour le moins contestable! D’autre part, ces sites, ainsi que vzonline.ch, ne prennent pas en compte les offres qui ne sont pas proposées par un assureur dans certaines localités. Car, selon eux, priminfo.ch afficherait des offres inexistantes. Vérification faite, cette critique s’avère fondée: l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) approuve les primes selon les régions, et priminfo.ch les publie telles quelles, au risque d’induire en erreur certains assurés. Alors que comparis.ch et bonus.ch reçoivent des assureurs des informations par code postal, ce qui est plus précis.
La comparaison des primes réserve d’autres mauvaises surprises. Par exemple, aucun des trois comparateurs commerciaux ne permet de demander une «offre en un clic» pour 100% des primes affichées. Par ailleurs, comparis.ch ne met en avant que les assureurs qui le rémunèrent lorsqu’on clique sur une offre qui ne lui rapporte aucune commission. Bonus.ch n’est pas en reste, affichant spontanément des complémentaires sur la demande d’offre d’assurance-maladie de base, un mélange des genres malsain. Et pour s’enquérir d’une offre sur billiga.ch, il faut ouvrir un compte de membre. Signalons que ce dernier affiche toujours le tiers garant ou le tiers payant, ce qui constitue un bon point, et vient d’annoncer qu’il va rétrocéder à ses clients la somme de 20 fr. (sur les 25 fr.) que la plateforme reçoit à la conclusion de chaque contrat d’assurance.
Améliorer Priminfo
Autre remarque: bonus.ch et comparis.ch affichent leurs résultats sous deux formes: standard – «la suggestion du chef» – ou détaillée. La première, incompréhensible, est à éviter. Enfin, prudence avec les informations générales figurant sur tous les comparateurs, en particulier celles concernant les réserves des assureurs, qui n’indiquent rien en soi. Par exemple, si l’un d’eux doit avoir au minimum 15% de réserves mais caracole à 20 ou 25%, c’est surtout la preuve que les primes de cet assureur sont bien trop élevées...
Au final, les défauts de ces comparateurs sont imputables à un système trop éclaté et perverti par les profits des commissions et des assurances complémentaires. Mais, en attendant la caisse maladie publique, la FRC soutiendra priminfo.ch et contribuera à l’améliorer, notamment en demandant à l’OFSP de supprimer les offres inexistantes.
AGIR
SOUTENEZ NOS ENQUÊTES. ON S'OCCUPE DU RESTE.
Preuves à l'appui, la FRC provoque des changements concrets. Faites un don.


Continuer ma lecture

Poker Menteur
Prouvé par la science: vraiment?

Cosmétiques
Choisir la meilleure crème solaire
