Transports
Le b.a.-ba des bornes de recharge électriques
Que faut-il savoir avant d’acquérir une voiture électrique? Les éléments pratiques dont un conducteur moyen doit tenir compte.
05 septembre 2025
L’ électromobilité continue sa progression en Suisse, les ventes ayant augmenté de 13% au premier semestre de cette année, par rapport à 2024. Acheter une voiture électrique, bonne ou mauvaise idée? La présence incertaine d’une borne près de chez soi (ou sur le lieu de travail) ainsi que l’autonomie du véhicule en sont les freins principaux, à tort ou à raison. «Beaucoup d’idées reçues ne tiennent plus la route», considère Olivier Bourgeois, consultant en énergie indépendant et président de l’Association romande des utilisateurs de véhicules électriques. Le nombre de bornes disponibles en Suisse a augmenté, et la technologie des véhicules a bien évolué. Les petits modèles offrent désormais une autonomie suffisante pour un conducteur suisse, lequel parcourt 30 km par jour en moyenne (source: Office fédéral de la statistique).
Bornes en suffisance | Le pays dispose de plus de 16 500 bornes publiques à l’été 2025, selon le TCS. Un réseau correct en rapport au parc automobile actuel. Et un atout certain pour les locataires citadins dont la voiture stationne sur la chaussée. Les grands centres commerciaux s’y sont mis aussi, complétant l’offre des aires d’autoroute.
En adoptant la motion «Droit à la prise» en juin dernier, le Conseil des États a permis de franchir une étape importante pour faciliter le quotidien des locataires. Concrètement, le bailleur ne peut pas leur refuser l’installation d’une borne de recharge, pour autant qu’ils bénéficient d’une place de stationnement dans un parking privé.

La Suisse dispose d’un réseau correct en rapport au parc automobile actuel (Chasseral, Jura bernois).
Shutterstock
Disponibilité | Ces bornes, auparavant présentes essentiellement sur autoroute, le sont désormais sur les parkings de centres commerciaux comme à Chavannes-de-Bogis (VD), où le jour de notre repérage aucune des six de 300 kW n’était occupée. Olivier Bourgeois, convaincu par la mobilité électrique dès la première heure, explique qu’il n’est ainsi plus nécessaire d’anticiper la recharge sur les grands axes et que les arrêts habituels sur autoroute, d’une durée moyenne de 20 minutes, suffisent à recharger une automobile rapidement et simplement.
Coûts de l'électricité | Le diable se cache dans les détails, et en la matière, il y a pléthore. L’offre des fournisseurs d’électricité aussi bien publics que privés évolue très rapidement. Elle concerne autant les coûts du kWh à la borne que la vitesse de chargement disponible. Sans surprise, le prix du kWh augmente avec la puissance de la borne. Sans surprise non plus, il évolue à la manière du prix des carburants fossiles. Le prix d’une charge peut donc varier du simple au septuple, les bornes ultrarapides de Chavannes-de-Bogis étant parmi les plus chères, à 77 ct./kWh sans abonnement. Cela étant, le conducteur y fait un plein complet le temps de ses courses, et dans le cas où il est un automobiliste moyen, avec 30 km quotidiens, la charge dure jusqu’à dix jours. Dans le même canton, dans la fourchette basse, Lausanne pratique des prix oscillant entre 55 et 65 ct. pour les bornes publiques.
Abonnement | Il n’est avantageux que lorsque l’utilisateur recharge auprès du même fournisseur et de ses partenaires et au-delà d’un certain kilométrage, pour bénéficier de prix plus avantageux. C’est le cas également lors de recharges à l’étranger, avec une inscription à FastNed, où la voiture communique par le câble automatiquement avec la borne, qui débite la carte de l’utilisateur et indique précisément le temps de charge. Enfin, il existe de nombreuses applications qui indiquent en temps réel les bornes alentour, si elles sont occupées ou en panne, et le prix du kWh. Comme l’explique Olivier Bourgeois, avec un minimum d’organisation, il suffit d’une seule d’entre elles pour parcourir avec sérénité de longues distances.

La puissance de la borne se compte en kilowatt. La capacité et la charge de la batterie en kilowattheure.
FRC
Un exemple lausannois
Les Services industriels (SiL) de la capitale vaudoise équipent les quartiers de bornes de chargement depuis 2019. Elles sont réservées aux détenteurs de macarons, quel que soit leur lieu de résidence. Actuellement, 16 quartiers sont équipés de stations de trois prises lentes et d’une rapide. Le stationnement est limité à deux heures, mais il est possible de charger à plusieurs reprises. Dans le cadre du Plan climat, la ville offre aussi aux propriétaires d’immeubles et aux PPE avec parking souterrain la possibilité de s’équiper de bornes sans ou avec investissement, avec équipement, exploitation et facturation assurés par ses services.
Dans le cas d’une petite voiture telle que la Renault Zoé, le véhicule acquiert une autonomie de 200 km en deux heures. S’il parcourt une trentaine de kilomètres par jour, il bénéficie alors de plus de six jours de trajet sans recharge. Les SiL indiquent qu’à 55 ct. et 65 ct. selon la vitesse de charge et l’heure, ces tarifs sont parmi les plus bas du marché. Comparativement à un modèle thermique similaire dont la consommation serait de 5 l/100 km, une petite électrique dépense 5 fr. 50 pour parcourir 100 km alors que la voiture à essence est à 8 fr. 75.

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FRC
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