Article : Cybercriminalité

L’arnaque aux supports informatiques

31.10.2023, Malika Pessard

Un pseudo-piratage, un service de maintenance fictif et, à la clé, des milliers de francs envolés. Renforcer la prévention s’impose.



Une fenêtre pop-up apparaît sur l’écran de l’ordinateur de Ghislaine. Elle aurait été piratée. Un numéro de téléphone suisse s’affiche, l’incitant à appeler le service de maintenance Windows. Sur les instructions de son interlocuteur, elle télécharge AnyDesk, puis achète Cleaner pour éliminer les logiciels malveillants.

Soudain, l’écran devient noir pendant plusieurs heures. Toujours en contact avec Windows, Ghislaine doit cliquer sur des messages. Ceux-ci valident en réalité des ordres de débit – plus de 4300 fr. au total. Sur le moment, elle ne s’en rend pas compte. Quand elle réalise l’escroquerie, elle appelle immédiatement sa banque pour faire bloquer les ordres. Impossible, lui rétorque-t-on, les instructions ont été données depuis l’Afrique du Sud. Et malgré la plainte déposée à la police, la banque refuse de rembourser les montants, arguant que Ghislaine a libéré les paiements.

Ghislaine a été victime de ce qu’on appelle une arnaque aux supports informatiques, bien connue des autorités du cybercrime et de la FRC, qui a reçu d’autres témoignages similaires. Les malfrats visent essentiellement les aînés, exploitant ainsi la brèche générée par l’absence d’accompagnement dans la digitalisation des services pour soutirer de l’argent à leurs victimes. La fracture numérique participe au développement de la cybercriminalité, creusant les inégalités déjà existantes.

Quelle responsabilité ?

Si les internautes doivent évidemment faire preuve de vigilance, tous les acteurs du marché, dont les banques, contribuent néanmoins aux risques inhérents à la numérisation des services, laquelle est généralisée voire imposée.

Pourtant, comment se fait-il qu’un ordre de paiement de plusieurs milliers de francs, effectué depuis un autre continent et transitant par une banque récipiendaire étrangère (chinoise, ukrainienne, etc.) puisse être exécuté? En matière de gestion de fortune, toute transaction douteuse est bloquée et le paiement libéré sur accord exprès du client. De toute évidence, tel n’est pas le cas s’agissant des transactions dites de «détail». Pire encore, dès lors que le client valide la transaction, même à son insu, la banque oppose cette négligence pour refuser de rembourser le montant escroqué. Or les moyens techniques existent et devraient protéger les plus vulnérables.

De l’avis de la FRC, tous les acteurs impliqués doivent répondre du choix sociétal de pousser à la digitalisation des services. Renforcer la prévention et la protection des internautes s’impose et doit s’opérer à différents niveaux: barrières techniques, information des internautes et dénonciation des arnaques aux autorités.

Bons réflexes

  • D’abord, restez informé·e, notamment en consultant notre dossier en ligne sur les arnaques du moment.
  • Se «faire avoir» génère souvent un sentiment de honte. N’y cédez pas et réagissez, car vous n’êtes pas tout·e seul·e.
  • Appelez votre banque immédiatement pour faire bloquer vos comptes.
  • Dans la foulée, déposez une plainte pénale pour escroquerie.
  • Dénoncez l’arnaque auprès du Centre national pour la cybersécurité; les autorités peuvent ensuite agir tant de manière répréhensible que préventive et la victime bénéfice de conseils pratiques.
  • Ces démarches appuieront une demande de remboursement auprès de la banque. Il faut savoir que ces établissements refusent de rembourser si la transaction a été validée au moyen du SecureCode envoyé par SMS ou dans l’application, p. ex. C’est pourquoi il faut redoubler de vigilance.

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Interpellation des grands distributeurs

 
Nous demandons aux distributeurs

  • cesser le marketing agressif sur les fraises, mais également sur d’autres denrées hors saison, que ce soit en rayon ou dans les différentes publications destinées à vos clients (catalogues, magazines, journaux, newsletter, etc.) ;
  • renoncer à disposer les fraises espagnoles aux endroits stratégiques de vos points de vente, à savoir en face de l’entrée, sur des ilots dédiés, ou en tête de gondoles ;
  • ne pas recourir à des mises en scène pour vendre la fraise hors saison (à savoir jusqu’en avril), en l’associant par exemple à de la crème et des tartelettes. Une demande valable aussi pour d’autres denrées, comme les asperges du Pérou associées à de la mayonnaise, viande séchée ou autre ;
  • indiquer clairement, de manière bien visible et transparente le pays de provenance ainsi que les noms des producteurs de fraises importées, que ce soit sur les affichettes qui accompagnent ces fruits en rayon, dans les publicités ou sur le dessus des barquettes ;
  • ne plus utiliser de formulations qui peuvent induire en erreur le consommateur sur la saison de la fraise en Suisse. Une demande valable pour la mise en rayon, ainsi que toute publication ;
  • être en mesure de prouver toute allégation de durabilité concernant l’assortiment.

Les dates de la tournée romande #Ramènetafraise

29.05.21Marché de Boudry (NE)
01.06.21Marché de Neuchâtel (NE)
02.06.21Marché de La Chaux-de-Fonds (NE)
04.06.21Marché de Fleurier (NE)
05.06.21Gare de Lausanne (VD)
12.06.21Gare de Genève (GE)
08.06.21Place fédérale (BE)
12.06.21Marché de Delémont (JU)
15.06.21Gare de Delémont (JU)
19.06.21Marché de Fribourg (FR)
27.09.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
29.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
29.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
09.09.21Semaine du goût Sion (VS)
25.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
26.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
05.10.21Les Jardins du Flon, à Lausanne (VD)
16.10.21Epicerie fine Côté Potager, à Vevey (VD)