Textile
La précommande ou l’antigaspi de la mode
Trois, voire quatre minutes: c’est le temps qu’il aura fallu début mars à la Valaisanne Camille Rausis pour écouler sa vingtaine de sweats cousus main.
Archive · 31 mars 2022
«Je suis toujours étonnée», rit-elle. Et pourtant. «Même si ce sont des habits un peu plus chers, j’ai une clientèle qui a des valeurs: local et de qualité.» Au vu de la demande, elle a d’ailleurs décidé en 2020 de travailler avec un atelier de couture à Saint-Gall pour proposer d’autres pièces en parallèle, conçues à plus large échelle, «mais en dessous de 100!»
Une réflexion de fond sur la consommation d'habits
Si on parle de la marque Camille Couture aujourd’hui, c’est pour aborder un concept qui détonne dans le milieu de la mode en Suisse romande: celui de la précommande. «Dès le départ, j’ai désiré procéder comme cela. Pour éviter la surproduction et me protéger.» Se retrouver avec des invendus sur le dos, très peu pour elle. Salomé et Célien, du studio X Personnes, ne peuvent qu’acquiescer. «Malgré nos micro-séries, il nous restait toujours quelques pièces à la fin. C’est compliqué, au vu de l’investissement de temps et d’argent…» Une réflexion de fond sur la consommation de vêtements dans notre société plus tard, l’équipe lançait sa première précommande à l’automne 2021. La deuxième est en cours, avec livraison prévue en juin. Entre promesses de qualité et d’éthique, les salopettes et vestes - cousues dans un atelier à Berne - sont quasi uniques, les tissus provenant de fins de rouleaux. «Vu les retours, ça donne envie d’être confiants pour la suite. Les gens nous disent que c’est l’habit qu’ils mettent le plus, qu’ils lavent le plus. Que l’on porte nos créations dans la vie de tous les jours, c’est notre but!»
Des dimensions précises ou un vestiaire
Il n’empêche, en tant que client, franchir le pas demande une certaine confiance, l’achat se faisant à l’aveugle, ou presque. «Pour les vêtements que je couds moi-même, je les montre portés, je note les dimensions. Et je réfléchis à des modèles qui iront au plus de monde possible», indique Camille Rausis. Pour ceux réalisés par l’atelier de couture, des pop-up stores essaiment ici et là, présentant les divers prototypes. Quant à X Personnes, qui se rend bien compte qu'acheter une pièce à 300 francs est un risque, le studio dispose d’un vestiaire à La Chaux-de-Fonds permettant d’essayer, voire même d’adapter les longueurs, si besoin. Alors, prêt à donner un peu de fil à retordre à la fast fashion?
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