31.5.2022, Yannis Papadaniel
La Finma est l’organe de contrôle des banques et des assurances privées. À ce titre, c’est elle qui valide notamment les primes des assurances complémentaires santé.
On savait la Finma avare d’informations. Les statistiques et les données qu’elle fournit sur le marché de l’assurance privée sont pour le moins laconiques. Le sempiternel argument pour ne pas entrer dans les détails lorsque des questions lui sont adressées: le secret des affaires! Il faut laisser agir le marché, sans poser trop de questions.
Une information malheureusement rarement transmise
Concernant l’évolution des primes des complémentaires santé, la Finma est passée d’avare à muette. La FRC veut mettre en place un outil d’information en faveur des assurés. Celui-ci doit permettre de connaître l’évolution des primes selon l’âge, la région et le modèle. En effet, contrairement à l’assurance obligatoire des soins, la prime de l’assurance complémentaire augmente avec l’âge, tous les cinq ans. Au moment de proposer un contrat, les assureurs sont censés donner les barèmes et leur évolution. On observe pourtant que cette information est rarement fournie et difficilement disponible. Pour corriger ce manque, la FRC veut réunir l’ensemble des primes par modèle et leur évolution, et rendre publique cette information.
Une non-entrée en matière qui pose question
Pour ce faire, nous avons sollicité la Finma en nous adressant à sa porte-parole le 13 janvier 2022 pour accéder à l’ensemble de ces données comptables. Une réponse nous est arrivée le 3 février: «Il convient de noter qu’il n’appartient pas à la Finma, en tant qu’Autorité de surveillance, de transmettre des données…» Cette réponse, insuffisante, nous a conduits à écrire directement à la présidente de la Finma et à son directeur – Marlene Amstad et Urban Angehrn – dans un courrier daté du 16 février dans lequel nous demandons sur quelle base légale se fondait leur non-entrée en matière. Trois mois et une relance plus tard, nous n’avons même pas reçu d’accusé de réception. Le secret des affaires semble plus important que l’information aux assurés. Cette indifférence va motiver notre persistance. Nous vous tiendrons au courant de la suite.