20.2.2013
On l'a d'abord appelé "Lasagnegate", puis "Horsegate", à mesure que le scandale des plats pré-cuisinés au cheval s'étendait. Résumé des faits.
Janvier 2013: le scandale éclate au Royaume-Uni, où de la viande de cheval est décelée dans des steaks hachés prétendument au boeuf, vendus par les supermarchés Tesco. Idem dans la chaîne de fast-food Burger King. Polémique retentissante dans un pays où le cheval n’est pas au menu…
Février 2013: de la viande de cheval est découverte dans des lasagnes fabriquées au Luxembourg par Comigel pour Findus et Aldi. Comigel se fournit en viande auprès de l’entreprise française Spanghero, mise en cause. Elle-même rejette la faute sur ses fournisseurs roumains.
10 février 2013: alors que les retraits se multiplient en Europe, Findus Suisse, propriété de Nestlé, affirme n’utiliser que du boeuf suisse dans ses lasagnes surgelées. Le géant veveysan lance une grosse campagne de presse pour restaurer l’image de sa marque.
13 février 2013: Bruxelles ordonne 2 500 tests ADN à travers de toute l’Europe. Auxquels s’ajoutent des contrôles pour détecter la présence de phénylbutazone, un anti-inflammatoire pour les chevaux qui rend la viande impropre à la consommation.
14 février 2013: Paris accuse la société Spanghero de « tromperie économique », pour avoir vendu sciemment de la viande de cheval étiquetée « viande de bœuf ».
18 février 2013: Coop retire des produits Hilcona de ses rayons, après que de la viande de cheval y a été décelée. Lidl et Manor lui emboîtent le pas.
19 février 2013: Nestlé est à son tour éclaboussé par l’affaire, après que du cheval a été décelé dans des raviolis Buitoni, en Italie et en Espagne et dans des lasagnes bolognese en France et au Portugal. Le géant de l’agro-alimentaire annonce qu’il retire ces produits de la vente.
20 février 2013: le scandale fait tache d’huile: Coop, Denner, Aldi et Lidl retirent la viande de cheval de leurs rayons, après un reportage de l’émission Kassensturz montrant les mauvais traitements des chevaux aux USA, au Canada, au Mexique et en Argentine.
25 février 2013: c’est au tour des fameuses boulettes d’Ikea d’être contaminées par le « Horsegate ». Le géant suédois les retire du menu dans 15 pays. La Suisse ne serait pas concernée.
26 février 2013: la FRC, avec ses consoeurs du SKS et de l’ACSI, porte plainte contre inconnu dans le scandale du « Horsegate » en Suisse.
28 février 2013: en France, le ministre de la Consommation donne son feu vert pour que les préparations retirées de la vente puissent être redistribuées à des associations caritatives.
16 avril 2013: Berne et Bruxelles publient les résultats d’une vaste campagne de tests. En Suisse, 2% des échantillons contenaient de la viande de cheval non déclarée, 4,6% en Europe.
14 février 2014: la Commission Européenne dresse le bilan des actions entreprises pour améliorer la transparence et prévenir un autre scandale de tromperie alimentaire, avec notamment la création d’un réseau européen de lutte contre la fraude alimentaire en collaboration avec la Suisse, la Norvège et l’Islande. Un outil informatique similaire au RASFF (Rapid Alert System for Feed and Food) est en cours de création pour permettre l’échange rapide des informations sur les affaires de fraude transfrontalière. Depuis la votation du 9 février 2014, la participation de la Suisse est toutefois remise en cause.
17 juin 2014: l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) publie les résultats de la campagne nationale d’analyses effectuées par les chimistes cantonaux. Sur les 50 échantillons analysés et étiquetés comme contenant de la viande de bœuf, aucune trace de viande de cheval n’a été détectée. Par contre, deux échantillons contenaient de la viande de porc et de volaille non déclarée.
24 juillet 2014: la Commission Européenne publie les résultats des tests coordonnés de 2622 analyses effectuées dans 31 pays, dont la Suisse. Parmi ces contrôles, 16 ont révélé des traces d’ADN de viande de cheval, soit 0,61% des échantillons. Il s’agit donc d’une amélioration par rapport aux analyses de 2013 qui avaient révélé 4,6% de produits frauduleux. Contrairement à la Suisse, les pays européens n’ont pas recherché des contaminations avec d’autres viandes que chevalines. Comme les plans de contrôle coordonnés ont montré leur utilité, la Commission Européenne entend continuer à utiliser cet outil pour rechercher d’autres fraudes transfrontalières. Elle est en train d’établir la liste des produits à tester en priorité.