Economie de partage

Batmaid: engager sa femme de ménage sur le web

La plate-forme Batmaid est dédiée au personnel de maison. Les conditions de travail sont-elles préservées ?
Maison et loisirs

Archive · 03 mai 2016

Iakov Filimonov/shutterstock.com

Avant l’ère de Putzfrau, Bookatiger ou Batmaid, on choisissait sa femme de ménage sur la recommandation d’un proche. Tant qu’à confier ses clés, autant que ce soit à une personne de confiance. Avec les plate-formes web de mise en relation entre personnel de maison et employeur, on s’attache ses services comme on réserve un billet d’avion, sous 48 heures. Si elle nous plaît, on la garde, sinon on en change. C’est un autre état d’esprit.

Pour l’employeur, le système Batmaid, tout juste une année au compteur en Suisse, est simple à appliquer: le travail se compte en pièces et se paie à la tâche, le minimum exigible étant fixé à deux heures. Les extras (vitres, frigo, repassage) ont une valeur-temps, qu’on ajoute au panier en quelques clics.

La paperasse liée à la déclaration de l’employée auprès des caisses d’assurances sociales est exécutée par la fiduciaire qui a développé la plateforme. Sur les 32 fr./h que paie le client, Batmaid prélève «15-20% qui comprennent la TVA, les frais liés aux cartes de crédit et les coûts internes». Sur la facture de Roger, employeur, il est indiqué 21,7% hors TVA. La société se charge aussi de la sélection du personnel. «J’ai passé deux entretiens d’embauche. Et montré que mes papiers étaient en ordre», raconte Francine. Batmaid précise: «Toutes sont Suissesses ou détentrices d’un permis B/C. Nous les évaluons sur plus de 20 critères: ancienneté dans le métier, expérience en bureau, EMS, hôtel, références, aisance en informatique/ technologie, en français…»

Francine y trouve une certaine souplesse: «Je décide de mon temps, de mes horaires et de la zone dans laquelle je travaille, car les transports sont à ma charge. Batmaid prospecte les clients pour moi. Ils m’imposent à la source et règlent mes charges sociales», ajoute notre Suissesse, en quête d’un simple appoint. Son salaire reste modeste: «20 fr./h net», soit le barème minimum. Par comparaison, à Chèques-emploi (lire encadré), le salaire usuel est à 25 fr. «Nous n’entrons pas en matière en deçà de 20 fr. net», assure Clotilde Fischer, responsable de ce service à Lausanne. Batmaid assure que «certaines employées vont profiter d’une augmentation de salaire, grâce au feed-back de leurs employeurs»... Mais Roger n’a jamais évalué sa femme de ménage: il n’a pas compris l’enjeu du mail de satisfaction pour augmenter sa fée du logis…

FAQ sur Batmaid sur frc.ch/economie-de-partage

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