Coronavirus

Des masques, mais lesquels?

Dans la gestion de l’épidémie, les masques sont l’un des outils principaux de protection, complétant les gestes barrières. Avec l’arrivée de la nouvelle variante, faut-il recourir à des masques chirurgicaux ou à des FFP2? Pour répondre à cette question, il faudrait disposer d’outils de contrôle et d’analyse plus poussés qui font défaut actuellement.
Santé

Archive · 21 janvier 2021

Des régions d’Allemagne, comme la Bavière, ont instauré l’obligation de porter des masques FFP2  dans les transports en commun. FFP est l’acronyme anglais de «filtering face piece» et apporte une protection accrue par rapport aux modèles plus couramment utilisés par la population, les masques chirurgicaux. En effet, les FFP (dont il existe trois types différents) ont une meilleure capacité de filtrage des particules de très petites tailles. Par ailleurs, leur forme et leur matière s’adaptent mieux au visage de celui qui le porte. Ils sont donc moins susceptibles de laisser s’évacuer par les bords les particules expirées (si, toutefois, ils sont bien portés).

La mesure prise en Bavière (susceptible d’être étendue dans toute l’Allemagne et qui est en débat dans plusieurs pays européens) s’explique par l’arrivée de la variante B117 du virus, qui semble plus contagieuse. Actuellement, en Suisse, le port des masques FFP est recommandé aux professionnels de la santé, lorsque des activités comme la ventilation d’un patient ou son intubation les exposent à des aérosols.

L’élargissement du port de masques FFP exige une certaine logistique. La mesure implique en premier lieu qu’ils soient utilisés correctement. En second lieu, il faut qu'ils soient disponibles en nombre à l’achat pour l’ensemble de la population (l'OFSP et l'armée semblent confiants sur ce point) et à un prix qui permette de les changer aussi régulièrement que nécessaire: en Autriche où le port du masque est obligatoire depuis le 25 janvier, les masques sont vendus à prix coutant. Il faut, enfin, que les stocks mis en vente offrent toutes les garanties de protection et de sécurité. Cet été, des contrôles aléatoires du Bureau de prévention des accidents avaient montré que plus de la moitié de ceux mis sur le marché en Suisse lors de la première vague ne répondaient pas aux normes. En l’état, il est difficile de connaître la disponibilité des stocks pour les consommateurs. La Migros, à titre d’exemple, n’en vend que dans ses filiales spécialisées Do it + Garden et ses sites de vente en ligne indiquent une dizaine de pièces disponibles. Le géant orange communique également que des modèles FFP2 devraient être disponibles dans ses supermarchés à partir de la deuxième semaine de février. Il faut par ailleurs noter que le prix peut être bien plus élevé que celui des masques chirurgicaux. Le détaillant ALDI annonce une vente à compter du 23 janvier 2021 pour environ 1 fr. le masque, (50 masques pour 49 fr. 99). Leur concurrent Lidl leur a emboité le pas.

La FRC n’est pas en mesure de s’exprimer sur le type de masque le plus adapté à ce stade de l’épidémie. Les masques ont un impact positif sur la réduction des contaminations mais il manque encore des données empiriques pour chiffrer cet impact de façon précise d’un type de masque à un autre, d’un contexte à un autre. Malgré nos demandes et celle de 50 parlementaires qui ont signé une motion de Sophie Michaud Gigon, secrétaire générale de la FRC et Conseillère nationale, demandant un meilleur contrôle des masques et des standards de sécurité, aucun organisme en Suisse n’a été mandaté pour informer la population du degré de protection offert par les différents modèles disponibles sur le marché et déterminer de manière objective le type de masque qu’il faut porter selon les situations.

Difficile dans ces conditions de quantifier la diminution du risque de transmission obtenu avec le standard FFP2 dans la vie de tous les jours, donc hors utilisation médicale. L'essentiel est ailleurs: respecter les gestes barrières (distance, hygiène des mains), porter son masque sur le nez et de la manière la plus ajustée possible sur le visage, ne pas le toucher systématiquement et le changer régulièrement reste, quoiqu’il arrive, la meilleure option contre la propagation du virus.

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