Paiement mobile
Dans la jungle des promesses incertaines
Archive · 29 septembre 2015

Elle s’appelle Twint. Elle a débarqué à la fin du mois d’août à Lausanne et a bien l’intention d’envahir progressivement, cet automne, les centres urbains romands après avoir essaimé à Zurich, à Bâle et à Berne. Twint? Derrière cette marque se cache une nouvelle solution de paiement sans argent liquide ni contact. Et, pour le consommateur, encore un peu plus de complexité dans le domaine encore émergent du paiement mobile.
Autant le dire tout de suite: en Suisse, le paiement par smartphone, c’est la jungle. Outre le paiement par SMS, bien connu des usagers des transports publics, le paiement mobile vise tous azimuts. Soutenu par Swisscom, Six Payment Services fait le forcing pour déployer son application Paymit dans le domaine des paiements bancaires. Ce dernier a déjà convaincu UBS et la Banque Cantonale de Zurich de proposer cette application à leurs clients. Les banques cantonales genevoise, vaudoise, lucernoise et Raiffeisen leur emboîteront bientôt le pas.
Postfinance propose de son côté sa propre solution, avec un débit direct depuis le compte postal. Quant aux acteurs de la distribution (Migros, Coop, Manor, Jumbo, etc.), ils proposent tous, ou sont sur le point de le faire, une réponse maison – en général via une application embarquée – pour que chacun puisse faire ses emplettes en dégainant le téléphone plutôt que le porte-monnaie (lire encadré ci-dessous sur le projet-pilote mené à Zurich ).
Guerre de chapelles
Si tout ce petit monde investit dans le paiement sans contact, c’est évidemment qu’il y a de l’argent à la clé. Le vôtre. «En Suisse, le taux de pénétration du mobile est supérieur à celui de la carte de crédit. Toujours à portée de main, simple et rapide, payer avec son portable représente la solution idéale. Car, où que vous soyez, votre portable vous accompagne», indique ainsi Mobiletechnics, un fournisseur bernois, sur son site web. Solution idéale, oui, mais pour qui? Le client ou le commerçant?
Du point de vue technique, on assiste à une réelle guerre de chapelles. Twint mise sur l’omniprésence du Bluetooth pour convaincre les masses. Le défaut de la cuirasse est qu’il s’agit d’un système à prépaiement, l’utilisateur devant charger son compte pour que le montant puisse être débité lors de l’achat.
Avec son application maison, Migros demande à ses clients d’enregistrer ses moyens de paiement préférés – cartes de crédit ou identifiants d’un compte auprès de la banque éponyme –, le smartphone étant ensuite «lu» par le scanner du personnel de vente à la caisse. Enfin, les émetteurs de cartes de crédit, comme Visa ou Mastercard, travaillent main dans la main avec les constructeurs de smartphones, Apple et Samsung en tête, pour imposer la technologie NFC utilisant les puces sans contact directement intégrées dans les appareils.
Vous êtes un peu perdu? Vous n’êtes pas le seul. En avançant de manière dispersée dans cette véritable jungle, les promoteurs du paiement mobile n’arrivent pas à imposer un standard facilement identifiable pour les consommateurs. Certaines tentatives tournent ainsi rapidement court.
Lancé en grande pompe en 2014 par Swisscom et les autres opérateurs de téléphonie mobile, le service Tapit fermera ses portes à la fin de juin 2016, victime de la concurrence des autres solutions lancées plus récemment. Quant à savoir quelle solution s’imposera, bien malin qui pourra le dire. Inutile donc, pour le moment, de changer votre smartphone pour profiter des promesses, encore incertaines, du paiement mobile…
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