Exposition
« Coup de sac ! » : le MUDAC vide son sac
Archive · 12 juillet 2013
Et si chacun des célèbres cabas bleus Ikea portait la signature de son fabricant au-delà de son « Made in Vietnam » ? Aldi et Lidl sont-ils populaires au point d’être sacralisés ? Pourquoi ne réagit-on pas au paradoxe du sac pour déjections canines, cette nouvelle mode d’emballer un déchet organique dans un sac plastique ? C’est vers ce type d’interrogations qu’amènent les nombreuses photographies, peintures, installations et performances exposées par des artistes internationaux au MUDAC. Sous l’angle d’objet utile au quotidien, de source de pollution difficilement gérable, ou encore comme symbole-même de la globalisation, le questionnement est multiple.
Prévention toute en couleurs
Des cornets de grandes surfaces à ceux de magasins de marque en passant par des conteneurs de buanderies ou les traditionnels sacs poubelles : que de sacs au MUDAC ! En commençant la visite, l’accueil est rude. Des souvenirs d’acquisitions passées nous reviennent, face aux nombreux exemplaires affichés contre les murs du Musée de design et d’arts appliqués contemporains de Lausanne. La collection nous prend sur le vif. Nous consommons beaucoup. Trop ? Certainement… Petit à petit, avançant dans le musée, nous viendront quelques conseils pour un usage plus réfléchi de ces objets artistiques encadrant la consommation.
L’artiste israélien Dodi Reifenberg nous invite à marcher sur les ordures. Son installation Thousand Years to Decaytraduit les malheurs des pays en voix de développement où, souvent, les décharges constituent la base de la subsistance d’une grande partie de la population. Alors même que c’est une source de pollution très importante.
Préserver la nature ? Ce n’est pas dans le sac…
Au Nord ou au Sud, les deux hémisphères polluent énormément. 600 milliards de sacs en plastique sont utilisés chaque année dans le monde dont 1 milliard en Suisse. Or, le temps de fabrication d’un sac plastique traditionnel est d’une dizaine de secondes, sa durée d’utilisation est en moyenne de 25 minutes et le temps qu’il met à se dégrader dans la nature de 100 à 400 ans ! Les étendues, autant vertes que bleues, sont gravement touchées par la pollution. Une vidéo montre ainsi des dauphins s’amuser dans la mer avec un de ces objets flottants…
Et les sacs qui ne finissent pas dans la nature sont en grande majorité incinérés et transformés en mazout. Une solution comportant aussi de gros inconvénients. Alors, que peut faire le consommateur ? L’idéal serait d’employer un sac solide sur le long terme, qu’il s’agisse d’un panier en osier, d’un sac de tissu ou de plastique. En faisant attention, une personne peut économiser plus de 4’800 sacs en plastique traditionnel dans sa vie. Une simple habitude à prendre.
Plus loin, certains artistes du MUDAC ont imaginé diverses possibilités de réutilisation des sacs. Habits, canapés, lampes ou portefeuilles, ils paraissent inspirés par la réutilisation de ces matériaux. Une musique d’avenir ? Il faudra bien trouver d’autres solutions.
D’ailleurs, que peuvent amener les artistes à la sensibilisation du public ? « L’artiste a des libertés différentes des statisticiens. Il peut utiliser l’ironie, la provocation, l’interpellation ; ceci avec une approche moins directe, mais avec plus d’impacts, peut-être», atteste Claire Favre Maxwell, l’une des conservatrices du musée lausannois. A tout amateur d’art ou d’écologie d’aller en témoigner au MUDAC jusqu’au 6 octobre 2013.
Infos pratiques :
Où : MUDAC, place de la Cathédrale 6, 1005 Lausanne
Quand : Ouvert du mardi au dimanche de 11h-18h ; toute la semaine en juillet et août.
Lien : http://www.mudac.ch/exhibitions/currently-showing/coup-de-sac/
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