Santé

Commerce spécialisé: droguiste, un métier redécouvert

La situation sanitaire a mis cette profession méconnue en lumière. Les habitudes d’achat pourraient se modifier au-delà.
Santé

Archive · 27 mai 2020

Un détachant pour cuir, de l’acide citrique en vrac, des pastilles pour la digestion, une teinture pour textile, un déboucheur de toilettes, une tisane bonne nuit: autant d’articles, disparates en apparence, qu’on achète en droguerie. Les commerces, eux aussi, sont divers et variés, certains spécialisés dans les produits ménagers, d’autres dans les préparations en phytothérapie, d’autre encore dans l’aromathérapie: il existe autant de drogueries que de droguistes. «C’est le bon côté de la diversité, on peut se spécialiser dans ce qui nous plaît le plus, explique Hervé Truan, secrétaire de l’Association romande des droguistes. Même si je me suis tourné vers les thérapies naturelles, grâce à ma formation, j’ai aussi les connaissances nécessaires pour conseiller un client sur la façon de détacher un vêtement.»

Sylvie Pollien forme actuellement trois apprenties. «Je sais que notre métier a de l’avenir et la relève est assurée.»

Métier très populaire et répandu outre-Sarine, sa réputation est moins installée en Suisse romande. «Les réflexes sont différents, estime Hervé Truan. En Suisse alémanique, une personne aura tendance à aller voir le droguiste puis à consulter le médecin ou le pharmacien. Ici, à l’inverse, on va chez le médecin et, faute d’avoir trouvé une solution, on se tourne vers le droguiste. » Alors que le cachet contre le mal de tête a gentiment remplacé la tisane, cette profession de la santé a peut-être loupé certains coches qui lui auraient permis de rester dans la course. Comme le fait d’avoir, souvent, laissé passer le virage du numérique, préférant se concentrer dans l’accueil personnalisé en magasin.

Considéré comme une émanation du passé, le métier a pourtant retrouvé un certain lustre. L’aspect rétro et rassurant a joué en faveur des droguistes, qui ont assuré un rôle important dès le début de la crise. «Nous avons été au service de la clientèle plus que jamais, explique Sylvie Pollien, droguiste à Lausanne depuis trente-huit ans. Le fait de prendre notre place m’a fait réaliser à quel point notre profession est magnifique. Les gens ont besoin de nous. Nous avons répondu présent.»

Aux premières lignes

Pour la Vaudoise, la mission prioritaire a été de fournir des produits de première nécessité, comme les gels hydroalcooliques. «Je fabrique mes propres préparations de macération, j’avais donc encore de l’alcool. Je me suis démenée pour trouver des flacons et fabriquer un mélange maison aux huiles essentielles.» Un service qui a engendré l’arrivée de nouveaux clients. «Le produit était en rupture de stock partout, ce qui a causé de longues files devant chez nous.» La droguiste a aussi créé un mélange d’huiles essentielles, «Dragon Rouge», pour renforcer et réchauffer le corps depuis l’intérieur. D’autres produits ont rencontré beaucoup de succès: ceux favorisant le sommeil, la détente ou travaillant en soutien du foie. «La crise a fait ressortir d’autres choses, comme les crises de goutte, le stress.»

Selon Hervé Truan, les droguistes ont rassuré ceux dont la confiance envers les édiles a été ébranlée durant la crise.

Hervé Truan a également vu une nouvelle clientèle pousser la porte de son échoppe à Montreux (VD). «Certaines personnes avaient besoin de se sécuriser, de trouver des réponses. Elles étaient à la recherche de solutions naturelles, par exemple pour le système immunitaire.» Des personnes plutôt jeunes, entre 25 et 50 ans. «Je pense qu’elles reviendront même après la crise, car elles ont appris à nous connaître.» Sylvie Pollien est affirmative: «Oui, elles vont revenir.» Pour elle, la force de ce métier vient du conseil. Et celui-ci est une denrée précieuse, même en période moins troublée.

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