2.10.2021, Laurianne Altwegg

Lassée de s’entendre rabâcher que les fraises espagnoles vendues dès février ne sont que le résultat de la demande du consommateur, la FRC a publié en mars dernier son enquête démontrant le rôle majeur joué par le marketing des distributeurs.

De quoi parle-t-on?

Après quinze mois passés à sillonner les succursales de Migros, Coop, Aldi, Lidl et Manor, et à compiler leurs magazines et catalogues, preuve a été faite que les multiples actions, publications, mises en scène et autres dispositions beaucoup plus avantageuses des baies ibériques en comparaison des suisses sont à l’origine de la forte demande pour les premières. Pire, ce marketing massif précédant de plusieurs mois la récolte des fraises indigènes brouille aussi la notion de saisons. Lorsque les fruits locaux gagnent les rayons en mai, le consommateurs est déjà passé à ceux d’été. Cela alors qu’ils sont supérieurs aux espagnols en termes de durabilité.

Un engagement concret

Ce constat, la FRC est allée l’exposer aux quatre distributeurs épinglés lors de l’enquête en leur demandant de cesser de promouvoir les fraises espagnoles afin de ne pas contribuer à créer la demande. Résultat: un engagement ferme d’Aldi Suisse, qui renonce à l’avenir à faire de la publicité pour les baies ibériques hors saison suisse. Une promesse d’autant plus louable que certains distributeurs ont reconnu que la publicité contribuait à multiplier les ventes par deux ou trois (un aveu indirect s’il en fallait de leur influence).

La FRC espère bien évidemment que ce n’est que le début et que d’autres engagements concrets seront pris par les détaillants afin de proposer un assortiment plus proche des saisons suisses et en phase avec leurs déclarations en matière de durabilité.