Test : Alimentation

Boisson végétale: option gustative, oui, alternative au lait, jamais

Observatoire des protéines

12.3.2019, Aude Haenni, Barbara Pfenniger et Lionel Cretegny / Avec l’âge, quiconque souhaite remplacer le lait de vache doit privilégier un drink au soja, riche en protéines. Photo: Jean-Luc Barmaverain

Une boisson à base de riz ou d’amande n’offre que peu d’apports nutritionnels. Seule la brique de soja démontre un certain intérêt.



Alors qu’on ne comptait à une époque que sur le lait d’origine animale, le rayon s’est enrichi de toutes sortes de boissons à base de céréales, de légumineuses ou d’oléagineux, tels que quinoa, soja, amande, riz, avoine, coco, noisette, châtaigne, et on en passe. En cause, le nombre croissant de personnes réduisant voire supprimant les produits laitiers de leur alimentation, qu’elles souffrent d’intolérance, optent pour un régime végan ou aient de l’appréhension à l’égard des effets du lait de vache sur la santé.

Mais soyons clairs: bien qu’on les appelle couramment laits végétaux, une telle appellation desdites boissons est interdite en Suisse. En 2017 d’ailleurs, la Cour de justice de l’Union européenne a suivi et tranché: «Aux fins de la commercialisation et de la publicité, la réglementation réserve en principe la dénomination «lait» au seul lait d’origine animale.» A raison. Car si au premier abord l’aspect et la texture sont quasi similaires, en termes de fabrication elles ne se composent en principe que de graines et d’eau. A Estavayer-le-Lac (FR), chez Elsa, l’entreprise à l’origine des deux boissons au soja qui terminent en tête de classement, les étapes semblent on ne peut plus simples: les graines de soja bio – importées de l’étranger – sont vidangées dans une installation de pompage. Elles sont ensuite préparées dans des tanks de stockage de fabrication. Puis broyées et mélangées à de l’eau. Le «lait» est alors séparé de l’okara (résidus insolubles), chauffé, chambré, dégazé, refroidi pour finalement être mis en brique.

Dix produits face au lait

Aujourd’hui donc, dans tout magasin qui se respecte, on hésite entre un soja drink, une boisson au riz ou toute autre brique végétale. Certes, la confusion dans l’esprit du consommateur est évitée. Mais face à cet effet de mode qui a pris de l’ampleur, il demeure important de savoir ce que peuvent procurer ces décoctions au niveau nutritionnel. Alors qu’on les présente comme de véritables alternatives, peuvent-elles effectivement se substituer au traditionnel lait de Marguerite?

Pour le savoir, la FRC a analysé dix produits, se concentrant sur le soja, le riz et l’amande, s’agissant des boissons le plus souvent trouvées en vente en ligne et au supermarché, déclinées notamment à la vanille ou au chocolat. Nous nous sommes focalisés sur les versions non aromatisées, destinées à un usage général (en boisson, notamment dans le café, et en cuisine). Les taux de calcium, protéines, sucres, oméga 3, acides gras saturés, vitamines D2, B2 et B12 ont été comparés selon l’apport moyen que représente le produit laitier.

Plus équilibré, le soja fait bande à part

 

PROTÉINES | Leur taux et leur composition sont proches du lait (3,3 g/100 ml). Soya Drink Natural de Lima acheté en pharmacie gagne la palme avec 3,8 g/100 ml.

CALCIUM ET VITAMINES | Migros-Bio (186 mg/100 ml) et Soya Life (134 mg/100 ml) apportent plus de calcium que le lait (120 mg/100 ml), Lima s’en approche (104 mg/100 ml). Les champions vitaminés sont les deux produits d’Elsa: Migros Bio et Soja Life. Lima en contient le moins.

SUCRES | Lima et Enjoy Free! contiennent uniquement des traces de sucres issus du soja (0,5 g/100 ml et 0,57 g/100 ml). Les trois autres boissons contiennent du sucre ajouté dans des limites acceptables. Tous les produits sont bien exempts de lactose.


PROTÉINES | Le laboratoire n’a pas pu en détecter une quantité mesurable dans ces drinks, hormis le Alnatura amande. Avec 1,1 g/100 ml, il reste loin derrière les boissons au soja.

CALCIUM ET VITAMINES | Alnatura riz est le seul à contenir une quantité significative de calcium (105 mg/100 ml). Les autres ont des teneurs en dessous de 30 voire 20 mg/100 ml (6 fois moins que le lait). Etrange, car Karma vante sa teneur en calcium. Le laboratoire n’a détecté aucune vitamine.

SUCRES | Le sucre provient de la digestion enzymatique de l’amidon ou d’un ajout. Le laboratoire peut en déterminer la présence, pas l’origine. Tous se situent entre 4,32 et 7,25 g/100 ml. Le seul à afficher la mention «non sucré», Alnatura amande, contient bien une quantité non détectable. Aucun ne comporte de lactose.

Voir le test des boissons végétales dans notre comparateur

 

Provenance: déclarations trop vagues

L’indication du pays reste floue. Nos alternatives pour mieux choisir.

AMANDES | Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, les Etats-Unis produisent 46% de la récolte mondiale d’amandes, notamment en Californie. Avec pour conséquence de générer des problèmes d’eau, d’user de pesticides et de favoriser la monoculture. L’alternative serait celles d’Europe du Sud, de préférence bio. Provenance de nos produits: Espagne et Italie.

SOJA | Les plus importants pays producteurs sont les Etats-Unis et le Brésil. Tous deux ont misé sur des plantes génétiquement modifiées pour résister aux herbicides à base de glyphosate. L’alternative serait du soja européen, produit sans OGM, ou bio comme celui du delta du Danube, d’Italie ou de France. Quelques agriculteurs suisses se sont aussi mis à cette culture délicate sous nos climats. Provenance de nos produits: France, Europe, EU/non EU et non indiqué.

RIZ | Les plus grands producteurs mondiaux sont la Chine et l’Inde. Le riz (troisième source d’arsenic, juste après les fruits et légumes) peut contenir de l’arsenic inorganique cancérogène ou encore des résidus de pesticides. L’alternative serait du riz bio en provenance de contrées sans arsenic dans le sol. La Suisse importe surtout du riz d’Italie. Provenance de nos produits: Italie et EU/non EU.

Check-list: acheter une boisson qui en vaille la peine

PROTÉINES Une boisson à base de soja en contient plus que les autres variantes. Cherchez dans la déclaration nutritionnelle une teneur équivalente à celle du lait de vache (3,3 g/100 ml).

CALCIUM ET VITAMINE D Les deux vont de pair pour la santé des os. Un emballage annonçant un «riche en calcium et en vitamine D» doit contenir au moins 15% de l’apport de référence par 100 ml. Un autre qui mentionnerait seulement la présence de ces nutriments doit en contenir 7,5%. Sans aucune mention, les boissons végétales n’en contiennent généralement pas.

VITAMINES B2 ET B12 Un produit «riche en vitamines B2 et B12» est notamment utile en cas de régime végétalien.

SANS PESTICIDES Des ingrédients de culture biologique contiennent moins souvent de résidus que les produits standards.

SANS OGM La Suisse autorise la présence de soja OGM, qui doit être mentionné dans la liste des ingrédients. Si rien n’y est indiqué, cela veut dire que le produit contient moins de 0,9% dans l’ingrédient soja. L’agriculture bio interdit l’usage d’OGM.

SANS SUCRE AJOUTÉ, ADDITIFS, ARÔMES Comme le terme «nature» n’est pas défini pour ces boissons, il vaut mieux chercher la composition si l’on veut se passer de ces ajouts. Plusieurs produits contiennent uniquement de l’eau et du soja.

PRIX Comparer est impératif car les prix varient du simple au double.

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Interpellation des grands distributeurs

 
Nous demandons aux distributeurs

  • cesser le marketing agressif sur les fraises, mais également sur d’autres denrées hors saison, que ce soit en rayon ou dans les différentes publications destinées à vos clients (catalogues, magazines, journaux, newsletter, etc.) ;
  • renoncer à disposer les fraises espagnoles aux endroits stratégiques de vos points de vente, à savoir en face de l’entrée, sur des ilots dédiés, ou en tête de gondoles ;
  • ne pas recourir à des mises en scène pour vendre la fraise hors saison (à savoir jusqu’en avril), en l’associant par exemple à de la crème et des tartelettes. Une demande valable aussi pour d’autres denrées, comme les asperges du Pérou associées à de la mayonnaise, viande séchée ou autre ;
  • indiquer clairement, de manière bien visible et transparente le pays de provenance ainsi que les noms des producteurs de fraises importées, que ce soit sur les affichettes qui accompagnent ces fruits en rayon, dans les publicités ou sur le dessus des barquettes ;
  • ne plus utiliser de formulations qui peuvent induire en erreur le consommateur sur la saison de la fraise en Suisse. Une demande valable pour la mise en rayon, ainsi que toute publication ;
  • être en mesure de prouver toute allégation de durabilité concernant l’assortiment.

Les dates de la tournée romande #Ramènetafraise

29.05.21Marché de Boudry (NE)
01.06.21Marché de Neuchâtel (NE)
02.06.21Marché de La Chaux-de-Fonds (NE)
04.06.21Marché de Fleurier (NE)
05.06.21Gare de Lausanne (VD)
12.06.21Gare de Genève (GE)
08.06.21Place fédérale (BE)
12.06.21Marché de Delémont (JU)
15.06.21Gare de Delémont (JU)
19.06.21Marché de Fribourg (FR)
27.09.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
29.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
29.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
09.09.21Semaine du goût Sion (VS)
25.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
26.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
05.10.21Les Jardins du Flon, à Lausanne (VD)
16.10.21Epicerie fine Côté Potager, à Vevey (VD)