27.11.2017, Robin Eymann
Mise à jour le 02.12.2017
Voyager en train coûte cher. Une petite baisse en 2018 aurait pourtant été possible. Une opportunité manquée.
Mise à jour – Finalement, sous la pression de Monsieur Prix et des organisations de consommateurs, les CFF vont répercuter la baisse!
Pas de baisse de tarif en 2018 malgré la baisse de la TVA de 8% à 7,7%. Les entreprises de transports publics garderont pour elles la marge supplémentaire d’environ 20 millions. Leur excuse: elles n’auraient pas assez augmenté les prix ces dernières années… Un argument réfuté par l’Office fédéral des transports qui attend un geste envers les usagers. Geste qui aurait été certes symbolique, puisqu’il représente environ 10 francs pour l’AG 2e classe. Mais une belle opportunité ratée de baisser les tarifs.
Les prix sont élevés et même dissuasifs. Le rail était et reste trop cher pour que l’usager consente à laisser de côté son propre véhicule. L’enquête menée par la FRC auprès de son lectorat en 2010 n’a pas pris une ride. Nous avions demandé aux CFF de décortiquer un billet, dont le prix est lui aussi resté inchangé depuis. Ce qui nous permet de comprendre en partie les tarifs pratiqués au vu de certains coûts incompressibles.
Outre le matériel roulant qu’il faut renouveler pour voyager dans des wagons dignes de ce nom, le prix des infrastructures pèse pour près de 20% du prix du billet. Rails, gares, tunnels, etc. doivent être entretenus pour être opérationnels. Autre élément d’explication: le fait de garantir un service du petit matin à tard le soir, quelle que soit la fréquentation, se répercute sur le tarif du billet, assure Stefan Meierhans, le Surveillant des prix. «Disposer d’un service public disponible pour le plus grand nombre est à ce prix. Il s’agit là de décisions politiques qui ont un coût.» Il n’empêche, il demande chaque année des efforts aux CFF pour augmenter leur efficience et rendre le voyage en train abordable.
Ces coûts liés à l’infrastructure et à la desserte en continu sont compensés en partie par les soutiens des pouvoirs publics, allégeant la facture pour les usagers. Avec la baisse de la TVA, les entreprises de transport disposaient d’une opportunité unique d’atténuer un peu la douloureuse. Mais une fois encore, les consommateurs sont laissés sur le quai de gare.