Santé
Assurance-annulation: le zika, ce gâcheur de vacances
Archive · 01 mars 2016


Sandra Imsand
Journaliste
Une bonne nouvelle peut se transformer en cauchemar administratif. Mélanie vient d’apprendre qu’elle attend un enfant alors qu’elle avait réservé un voyage en République dominicaine. Or le pays est touché par le virus zika, qui progresse de manière spectaculaire. De plus, les experts pensent que le moustique tigre pourrait être à l’origine de microcéphalie chez les nouveau-nés si une femme est infectée durant sa grossesse, mais les preuves formelles manquent encore.
Devant pareille situation, Mélanie a décidé de renoncer à son voyage, estimant les risques trop importants pour le foetus. Or la Vaudoise a été surprise de la réponse de son assurance-annulation. En effet, l’Européenne refuse d’entrer en matière tant que le Département des affaires étrangères (DFAE) ne déconseille pas formellement la destination. Contacté, le DFAE estime en effet que cette épidémie n’appartient pas à son domaine de compétences et renvoie à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une situation ubuesque pour la Vaudoise.
Se montrer insistant envers l'assureur
Responsable de FRC Conseil, Valérie Muster recommande à Mélanie de ne pas baisser les bras. Sur son site, le DFAE mentionne que l’OMS traite le zika comme une urgence de santé publique de portée internationale. Et
demande de suivre les directives de l’OMS ainsi que de l’Office fédéral de la santé publique. A ce sujet, l’OFSP conseille aux femmes enceintes de consulter un médecin avant le départ et au retour, sans déconseiller
formellement les zones touchées.
«Même si les Affaires étrangères ne déconseillent pas formellement ce pays, nous préconisons d’insister. Il faut expliquer à l’assureur que le DFAE renvoie aux informations et recommandations de l’OMS et de l’OFSP afin qu’il entre en matière», estime Valérie Muster. Une attestation d’un médecin expliquant que le voyage est contre-indiqué peut également être utile.
Du côté des voyagistes et des assurances, l’attitude face à l’épidémie diverge. Hotelplan, par exemple, s’aligne sur les recommandations de l’OFSP. Ce dernier ne déconseillant pas formellement le voyage, les vacances dans les zones touchées ne peuvent pas être annulées pour cause de virus. Le TCS, lui, est plus souple. Les détenteurs d’un livret ETI faisant partie d’une population à risque (dont les femmes enceintes) peuvent faire valoir une annulation s’ils ont réservé avant le 1er février. Quant à Mélanie, après un deuxième refus de son assurance, elle a décidé de porter l’affaire plus haut...
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