Données personnelles
Après Meta, c'est au tour de LinkedIn d'utiliser vos données pour l'IA
Dès le 3 novembre 2025, le réseau LinkedIn collectera les données personnelles pour entraîner sa propre intelligence artificielle. D'ici cette échéance, les utilisateurs peuvent s'opposer à cette nouvelle politique.
23 septembre 2025
Jessica Monteiro
Journaliste
Les intelligences artificielles ont besoin de d'informations disponibles en ligne et humaines pour tourner. Et les réseaux sociaux l'ont bien compris.
LinkedIn change les conditions générales du réseau dès le 3 novembre, a annoncé Microsoft – la maison-mère de LinkedIn – par courriel et par notification. Parmi le train de nouvelles mesures, on retrouve l'utilisation des données personnelles des utilisateurs pour entraîner l'intelligence artificielle.
Une manière de mettre la main sur une mine de données (voir encadré): le réseau dédié au monde professionnel comptabilise près de 850 millions d'utilisateurs à travers le monde. En Suisse, il s'agit même du réseau social avec le plus d'inscrits, devant Instagram et Facebook!
D'autant que LinkedIn a activé par défaut le paramètre d'utilisation des données. C'est aux membres de la plateforme de la désactiver manuellement.
Comment s'opposer?
Pour s'opposer à ce changement, il suffit de cliquer sur ce lien puis de décocher la case «Utiliser mes données pour entraîner les modèles d’IA de création de contenu».

La démarche n'est pas sans rappeler celle de Meta, qui utilise les données des utilisateurs aux mêmes fins depuis le 27 mai. Pour combien de temps? À quelles fins? Quelle quantité? Meta n'a pas donné d'informations complémentaires malgré les nombreuses sollicitations d'associations de consommateurs, dont la FRC. LinkedIn, comme Meta, assure se conformer au droit européen en la matière.
À lire aussi
Vie privée
Se protéger de Meta
IA déjà présente sur LinkedIn
Le réseau professionnel propose déjà plusieurs services assurés par l'intelligence artificielle. Un assistant de rédaction, amélioration du profil ou recherche optimisée de candidats pour les recruteurs. Faut-il y voir une façon de contrer la concurrence des autres grands modèles de langage comme ChatPGT? Car une grande partie des utilisateurs se tourne déjà vers des modèles de langage comme ChatGPT. Entre 54% et 61% des contenus publiés sur LinkedIn sont générés par intelligence artificielle, rappelle le journal Le Temps. Et le constat n'est que peu réjouissant. Des études relèvent la baisse de qualité générale des publications.
Quelles données sont concernées?
Une quantité massive de données est concernée par l'opération:
- Les données de profil: nom, photo, poste actuel, expériences professionnelles antérieures, formation, localisation, compétences, certifications, licences, expériences de bénévolat, publications, brevets, recommandations de compétences et lettres de recommandation...
- Les données d’utilisation de l’IA générative: contenu saisi dans les fonctionnalités d’IA générative (par exemple, invites, textes de recherche, requêtes, questions)
- Les données liées à l’emploi: les réponses aux questions de présélection et CV que les membres ajoutent à leur compte LinkedIn pour une utilisation actuelle et future (mais qui ne sont pas rattachés à des clients ou à des candidatures spécifiques)
- Mais aussi les données liées aux groupes, aux contenus des membres et les commentaires (commentaires et données d’amélioration, pouvant inclure les demandes d’assistance des membres, les réactions positives/négatives aux suggestions générées par l’IA, le signalement de problèmes liés au contenu généré par l’IA ou encore les commentaires transmis via nos fonctionnalités de commentaires)
LinkedIn précise que les messages privés, les modes de paiement et les identifiants de connexion ne seront pas utilisés, de même que les données de personnes mineures.
À lire aussi
Vie privée
Mieux protéger ses données
Agir
Soutenez nos enquêtes. On s'occupe du reste.


Continuer ma lecture

Grand déballage
Ce que cache le suremballage

Rayon frais
Les plats préparés, une solution de secours, sans plus
