Semences

La main mise de Monsanto et Syngenta sur les fruits et légumes

Plus de 60% des variétés de tomates protégées en Europe appartiennent aux deux multinationales. Les organisations de consommateurs demandent donc une traçabilité des semences.
Alimentation Agriculture Nourriture et boissons Emballages et étiquetage

Archive · 06 juin 2012

Quels sont les variétés de fruits et légumes que les consommateurs trouvent sur les étals des supermarchés en Suisse? Qui a développé ces variétés et en détient les droits? D'où en proviennent les plantons et les semences? Est-ce que les consommateurs sont actuellement en mesure de choisir en connaissance de cause? L’étude effectuée par Toralf Richter pour la Fédération romande des consommateurs, la Stiftung für Konsumentenschutz, l’Associazione consumatrici e consumatori della Svizzera italiana, la Déclaration de Berne, Swissaid, IP Suisse, Bio Suisse et Pro Specie Rara donne quelques pistes.

Elle montre que de plus en plus de variétés de légumes sur le marché sont la propriété d’un petit nombre de semenciers supranationaux. Les variétés développées par ces grandes entreprises sont de plus en plus présentes sur les étals des magasins, sans que les consommateurs n'en soient conscients. Ainsi Monsanto et Syngenta, deux multinationales, contrôlent plus de 60% des variétés de tomates protégées en Europe. Ce pourcentage atteint 61% pour les poivrons et 71% pour les choux-fleurs. Pour les carottes, Monsanto ne possède «que» 11% des variétés.

La grande majorité des plantons pour les légumes suisses est importée, à 93% pour les tomates et plus de 70% pour les salades. Pour leurs semences les maraichers dépendent des choix de leurs fournisseurs. Cette situation complexe occulte la concentration progressive de ce secteur, concentration invisible aux yeux des consommateurs. Car si les consommateurs connaissent les variétés de pommes Maigold, Boscoop ou Gala, c’est parce que cette précieuse information n’est obligatoire que pour les pommes, les poires et les pommes de terre.

Les distributeurs sont conscients du problème des plantes alimentaires protégées par un brevet, mais tous les acteurs de la chaine alimentaire ne connaissent que peu de détails concernant les légumes qu’ils cultivent ou qu’ils commercialisent. Aucun n'envisage actuellement de s'engager concrètement pour une meilleure information des consommateurs.

Les organisations de consommateurs demandent donc une traçabilité crédible des fruits et légumes, déjà au niveau des marchands de semences.

Seule la transparence sur la variété permet aux consommateurs de choisir leurs fruits et légumes en connaissance de cause, comme c’est déjà le cas pour les pommes, les poires et les pommes de terre. Cette information permet aux consommateurs de favoriser plus de diversité et d’encourager la production artisanale et locale de semences.

 

Pour en savoir plus:

Résumé de l'étude sur les légumes en Suisse, juin 2012

Le rapport complet de l'étude en allemand, juin 2012 1.7 MB

Prise de position de la FRC contre les brevets sur le vivant, 2002

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